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Comment dessiner les plantes ?
L’inspiration et la créativité sont deux petites bêtes parfois discrètes, qu’il faut savoir aller chercher.

C’est ce que je vous propose dans cet article dans lequel nous allons voir différentes artistes qui font de l’illustration botanique.

Du plus scientifique au plus artistique, chaque artiste que nous allons voir a son propre style et sa propre approche.

Crayon de papier, aquarelle, feutre, crayons de couleurs, … de nombreuses solutions existent. 

Nous verrons aussi comment tester ces différentes approches avec le matériel nécessaire à chaque fois pour explorer ces techniques.  

C’est parti pour découvrir ces quelques coups de cœur d’artistes botaniques !
Bonnes découvertes !

S’inspirer et se motiver sans se comparer

Le dessin botanique est une bonne manière de développer ses compétences en dessin.

Il demande d’être précis, d’apprendre à représenter les texture, les couleurs, les proportions, … autant de compétences utiles pour tous les autres sujets nature.

Avant de vous présenter le travail de ces artistes, c’est important d’amener une petite précision.

S’inspirer du travail d’autres artistes est une très bonne idée … à condition de ne pas se comparer.

C’est vraiment très important car c’est un piège dans lequel on peut facilement tomber quand on apprend à dessiner. Le travail des artistes présentés dans cet article, et les œuvres que l’on peut voir en général sur les réseaux sociaux, sont réalisées par des personnes qui ont passé des heures et des heures à améliorer leur technique.

Se comparer à ces artistes reviendrait à se comparer à un champion olympique alors que l’on débute le sport …
En démarrant, on ne peut pas arriver au même résultat.

Un point essentiel ici est donc que le dessin est une compétence qui se travaille et se développe avec la pratique. Et ça, quel que soit l’endroit d’où vous partez.

En fait, plus on fait quelque chose, plus on devient bon.
C’est vrai pour à peu près tout, le dessin botanique compris.

Le travail des artistes que je vous propose ici ne peut donc pas être atteint comme ça, il demande de travailler certaines techniques et de pratiquer. Mais ce n’est pas du tout inaccessible 😉.

Pour aller un peu plus loin sur ces sujets, vous pouvez vous rendre sur les articles que j’ai écrits sur le don du dessin et sur comment organiser sa progression.

L’idée de cet article est donc de vous inspirer et de vous montrer ce qu’il est possible de faire avec certaines techniques d’illustration. Si certaines approches vous plaisent plus que d’autres, vous pourrez alors les explorer plus en profondeur 🙂.

Après cette petite parenthèse, voyons tout de suite la première artiste dont je voudrais vous parler.

Le crayon graphite pour voyager

La première artiste que je vous propose de découvrir est Vlada Repina.
Elle utilise uniquement le crayon de papier pour ses dessins.

Les illustrations sont précises, et les différentes textures des plantes sont très bien représentées.

Il y a un côté petit côté « Atlas botanique » je trouve, qui fait un peu l’effet d’un vieux manuscrit dans lesquels des explorateurs auraient documenté leurs découvertes.

A l’origine, avant l’apparition de la photo, c’était vraiment l’utilité du dessin botanique : pouvoir décrire de manière précise les plantes observées, pour avoir une référence pour pouvoir les reconnaître plus tard.

C’est donc un genre de dessin qui fait voyager dans le temps et dans l’espace je trouve (une sorte de DeLorean low tech 😉).

On retrouve donc plusieurs dessins d’une même plante sur chaque page pour décrire précisément chaque espèce.
Le côté scientifique et précis est justement ce qui apporte le côté beau de ce style.

Il y a donc le plaisir que l’on a à regarder ces illustrations et en même temps le plaisir de découvrir des plantes et comment les reconnaître.

Le graphite donne un côté très « doux » aux illustrations.

Vous pouvez retrouver le travail de Vlada Repina sur Instagram et sur son site internet.

Le dessin au crayon à papier en pratique

Côté pratique, ce n’est pas l’approche la plus facile car elle demande de représenter avec des nuances de gris les nombreuses couleurs que l’on peut trouver dans la nature.

Pour tester ce genre d’approches, je vous conseille d’avoir des crayons ou des portes-mines avec des mines plus ou moins sèches.

Vous pouvez par exemple avoir une mine sèche, une intermédiaire et une plus grasse.

De mon côté, j’utilise le plus souvent des mines 4H, HB et 2B mais à vous de tester pour voir ce qui vous convient le mieux.

Niveau épaisseur, une mine fine sera adaptée pour ce genre de dessin si vous utilisez un porte-mine.
Je vous conseille le 0.5 mm et 0.3 mm.

Enfin, vous pouvez vous limiter à 4 zones de valeurs différentes et les remplir avec des motifs comme des hachures plus ou moins appuyées et plus ou moins serrées.

Ces 4 zones peuvent être :

  • Une zone blanche pour les parties les plus claires du dessin (« zone 1 »)
  • Une zone presque noire pour les parties les plus sombres (« zone 4 »)
  • 2 zones intermédiaires (« zones 2 et 3 »)

Commencez par faire le dessin de contour avant de définir ces différentes zones avec un crayon sec par exemple (comme le 4H) pour ensuite les remplir.

Je vous conseille de commencer par les zones les plus sombres (zones 4), pour ensuite continuer avec les zones plus claires (zones 2 puis 3).

Dernier petit conseil : n’hésitez pas à pousser un peu les valeurs pour avoir un résultat bien contrasté.

Je vous propose de continuer avec un style un peu différent : le feutre et l’aquarelle.

4 niveau de valeurs ou nuances de gris
3 Crayons graphites

Pour obtenir différentes valeurs, jouez sur l’espacement des hachures, le type de mine et le fait d’appuyer plus ou moins dessus

Le feutre et l’aquarelle : une approche colorée et précise

Dans cette deuxième grande catégorie, c’était assez compliqué de choisir …

Je n’ai donc pas vraiment choisi et je vous propose 3 artistes coup de cœur qui ont un style assez proche.

On retrouve donc Giacomina Ferrillo, Andrea Szalay, et Lara Call Gastinger.

Ici aussi, on est sur une approche précise du dessin botanique avec plusieurs dessins par page et des textes pour accompagner les illustrations.

A nouveau, on a donc une approche à la fois artistique et scientifique.

Le feutre fin noir s’associe très bien à l’aquarelle et permet de faire ressortir les couleurs.

La technique est donc un peu différente mais permet quand même de représenter tout un tas de valeurs et de textures.

Le feutre permet de bien faire ressortir les détails comme les nervures des feuilles ou les zones d’ombre, malgré la couleur qui peut être posée après le feutre.

L’approche est donc assez différente mais le rendu est vraiment très sympa je trouve.

Cette deuxième approche n’est pas la plus simple puisqu’avec le feutre, il n’y a pas le droit à l’erreur, contrairement au graphite qui peut toujours être corrigé.

Ça peut donc être vraiment bien de faire un dessin préparatoire pour indiquer les formes et les proportions avant de se lancer dans le dessin final avec le feutre.

Pour ça, vous pouvez utiliser un crayon sec ou un crayon comme le « Non photo blue pencil #20028 » de Prisamcolor, qui est très discret.

Voici comment retrouver le travail de ces 3 artistes :

Si cette approche vous intéresse, vous pouvez assister à un des directs qu’organise Lara Call Gastinger sur sa page Instagram.

Ils ont lieu tous les lundis, à 16h heure d’hiver et 17h heure d’été au moment où j’écris ces lignes.

Quel matériel utiliser ?

Pour tester cette approche, l’essentiel est donc d’avoir un ou quelques feutres fins et de quoi ajouter de la couleur (avec de l’aquarelle ici).

Au niveau des feutres, l’important est qu’ils soient très fins. Après avoir fouillé un peu, ces 3 artistes utilisent souvent les feutres Pigma Micron de la marque Sakura.

Pour les avoir testés, ils sont vraiment bien.
Je pense que d’autres feutres font aussi très bien l’affaire mais je ne pourrai pas en parler comme je ne les ai pas essayés (à part ceux de la marque Uni Pin, qui sont bien aussi).

Pour ces feutres, le Pigma Micron 005 (mine de 0.20 mm) et le Pigma Micron 003 (mine de 0.15 mm) sont bien adaptés au dessin botanique.

D’autres feutres ont des rendus assez sympas dans d’autres couleurs comme les Derwent Graphik Line maker.

Je les ai choisi en couleur « graphite » mais ils existent aussi en « sépia » par exemple pour un rendu qui ressemble un peu à de la sanguine.

L’avantage de ces derniers feutres est qu’ils s’associent mieux à l’aquarelle que des crayons à papier par exemple.

Au niveau de l’aquarelle, une marque de référence est Winsor & Newton, qui propose de nombreuses couleurs de qualité. Enfin, pour les pinceaux, vous pourrez partir sur un pinceau classique, ou un pinceau à réservoir d’eau, qui peut être utilisé plus facilement en extérieur.

Un bon pinceau à réservoir d’eau est le « Pentel aquash ».

Avec la prochaine artiste, je vous propose de continuer sur un style coloré, qui met encore un peu plus l’accent sur le côté artistique.

Matériel aquarelle et feutres

Quelques outils utils pour tester ce style :  feutres, aquarelle, pinceau et palette

Un journal nature coloré et artistique

Changement d’artiste, changement de style avec Jean MacKay.
Ici, l’illustration prend le pas sur le texte.

Le résultat est très sympa je trouve, c’est coloré, joyeux et varié.
Jean Mackay dessine les plantes mais aussi d’autres sujets nature comme les oiseaux, les insectes, les champignons, les coquillages, …

La principale technique utilisée est l’aquarelle, associée au feutre, l’aquarelle prenant plus le pas sur le feutre que pour les artistes que nous avons vu dans la partie précédente.

Niveau matériel, vous pouvez donc reprendre les conseils précédents 😉.

Comme pour les artistes précédents, c’est un style plutôt « journal », avec plusieurs dessins par page.

Vous pouvez retrouver son travail sur son site et sur sa page Instagram.

Pour finir, je vous propose de voir une dernière approche, entièrement artistique cette fois-ci, avec des sujets uniques représentés en pleine page.

Matériel d'aquarelle : carnet, pinceaux et palette

L’aquarelle n’est pas la technique la plus facile à apprivoiser mais elle offre de nombreuses possibilités !

Des fleurs et des couleurs

La dernière artiste que je vous propose de découvrir est Evgenya Babicheva.

Elle dessine surtout des fleurs, des arbres, des pommes de pins, des environnements enneigés, des feuilles mortes en automne …

Les dessins sont donc réalisés en pleine page, sont colorés et très réalistes

Ils sont aussi souvent réalisés en extérieur.

Le côté réaliste et coloré donne vraiment l’impression que ce sont des bouts de nature capturés dans ces mini carnets.

Les sujets qu’elle choisit sont souvent assez casse tête quand on veut s’y attaquer : on retrouve plusieurs illustrations où elle peint des fleurs composées de pleins de petites fleurs (comme les pissenlits par exemple).

Vous pouvez retrouver le processus qu’elle utilise pas à pas dans ce post.

Les techniques utilisées sont assez variées : aquarelle pour de nombreuses illustrations, mais aussi crayons de couleurs, gouache et stylo-bille par exemple.

Je n’ai pas de conseils particuliers pour le matériel en plus de ce que nous avons déjà vu.
Pour le carnet, il faut juste prendre en compte l’épaisseur des feuilles, qui doit être suffisante si vous utilisez des techniques « humides » comme l’aquarelle ou le feutre (au moins 200g/m² pour être à l’aise).

Vous pouvez retrouver le travail de cette artiste sur son compte Instagram.

Pour finir

Et voilà, nous sommes arrivés au bout de ce rapide tour de ces quelques artistes botanistes coup de cœur.

A part Evgenya Babicheva, les autres artistes peuvent rentrer dans la grande famille du « Nature journaling » qui consiste à simplement noter ses observations nature dans un journal, à l’aide de dessins, de mots et de chiffres. De nombreuses approches différentes existent pour cette activité, donnant plus ou moins de place aux dessins et aux mots.

Pour en savoir plus, vous pouvez faire un tour sur cet article qui présente plus en détail cette activité.

Pour toutes ces illustrations, la base est le dessin, avec toujours les mêmes compétences clés à travailler : l’observation, les proportions, les angles, les lignes et contours et les espaces.

La couleur et les détails ne viennent que dans un deuxième temps.

Pour retrouver des conseils sur ces bases, vous pouvez faire un tour sur cette page sur laquelle vous trouverez des conseils pour bien démarrer, quels exercices vous pouvez faire et quelles compétences travailler en priorité.

Vous pourrez y retrouver par exemple un article sur comment utiliser les traits de construction pour faire des dessins plus facilement.

Et vous, est-ce que vous avez une artiste ou un style préféré parmi ces quelques-unes ou parmi d’autres non présentés ici ? Est-ce que ça vous a donné envie de tester certaines techniques ? Rendez-vous dans l’espace commentaires pour partager tout ça 🙂

Bonnes explorations nature et à très vite !

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