J’ai commencé le dessin il y a quelques années maintenant … et j’ai fini par abandonner. Le travail et le quotidien ont pris le dessus. Après des débuts motivants (tout était frais et nouveau), les progrès ont finalement été lents et le dessin prenait du temps … trop pour rentrer dans mon emploi du temps. Je me suis découragé et j’ai mis cette envie de côté.
J’ai repris il y a maintenant 2 ans au moment où j’écris ces lignes et j’aurais vraiment regretté de ne jamais m’y être remis alors que j’aimais ça. Pendant tout ce temps, je n’ai bien sûr pas progressé d’un poil.
Comment éviter de tomber dans ce piège ? Comment ne pas abandonner en cours de route ? De cette expérience j’ai tiré quelques leçons que je j’aimerais vous partager dans cet article.
Nous verrons les grandes étapes pour acquérir une compétence avec les pièges à éviter puis comment s’organiser concrètement pour progresser, rester motivé et ne pas abandonner.
C’est parti ! 🙂
Les étapes pour acquérir une compétence
Pour toutes nouvelle compétence que l’on veut acquérir (apprentissage d’une langue, maîtrise d’un art, pratique d’un nouveau sport, nouveau sujet d’intérêt, etc) on peut distinguer 3 étapes successives que nous allons voir tout de suite :
- Le démarrage
- L’assimilation
- L’achèvement
Le démarrage
C’est l’étape où tout est nouveau : on découvre l’activité, on est super enthousiaste et on apprend vite. Le risque peut alors être de sauter d’une activité à l’autre pour retrouver cet enthousiasme et cette énergie des débuts … mais sans jamais rien approfondir.
Si vous pensez à une activité que vous avez faite plus d’un an, vous verrez qu’en général le nombre de participants entre le début de l’année et la fin est bien différent.
En dessin, c’est le moment où vous découvrez l’activité, que vous regardez des tutos, des livres, et que vous vous lancez concrètement. Il y a quelques années je suis clairement resté bloqué à cette étape.
L’assimilation
L’enthousiasme du début s’affaiblit alors un peu, les progrès sont plus lents alors que vous y dépensez toujours autant d’énergie. L’activité devient aussi moins fun.
A côté de ça, vous voyez d’autres personnes qui ont des résultats bien meilleurs et beaucoup plus facilement … Le rapport temps et énergie dépensé par rapport aux progrès ne semble vraiment pas bon.
Il va falloir s’accrocher un peu, être organisé et essayer de garder la flamme pour persévérer et voir enfin de beaux progrès.
C’est l’étape cruciale où il y a un gros risque d’abandonner l’activité que vous avez commencé.
L’achèvement
Avec la dernière étape vous voyez enfin le résultat de vos efforts.
Vous avez acquis la compétence et êtes capable d’atteindre vos résultats bien plus facilement. L’activité demande moins d’efforts et devient plus naturelle.
Par exemple, sans être parfaitement bilingue, vous arrivez à tenir une conversation de manière fluide. En dessin, vous êtes capable de faire un croquis juste en quelques minutes sans vous y reprendre de nombreuses fois.
Je vais y revenir plus loin, il ne s’agit pas de se dire « c’est fini, j’ai acquis cette compétence, je n’ai plus rien à apprendre ». On apprend toute sa vie, même dans les domaines où on est compétent.
Il s’agit simplement d’être capable de voir objectivement que vous avez développé une compétence et atteint un résultat. C’est une étape importante pour gagner en confiance, vous sentir légitime dans votre activité et vous ouvrir de nouvelles portes en osant montrer et utiliser cette nouvelle compétence.
Le chemin du dessin
Je vois le dessin un peu comme un chemin, un itinéraire à parcourir sur lequel on progresse. Comme pour tout itinéraire, il y a un point de départ, une destination, des étapes, des obstacles et une variété de paysage en cours de route.
C’est important d’anticiper cet itinéraire pour ne pas se perdre en cours de route et perdre du temps, de l’énergie, au risque de finir par abandonner.
Si vous anticipez les obstacles par exemple, vous pouvez soit les éviter, soit les dépasser beaucoup plus facilement quand ils se présenteront parce que vous y serez préparé.
Je vous propose de voir concrètement comment aborder cet itinéraire tout de suite.
Le chemin du dessin en quelques étapes
Avant le départ : définir l’itinéraire de sa progression
Savoir d’où on part
L’idée que le dessin est un don inné est une idée reçue qui est fausse. J’y reviens un peu plus loin dans les obstacles que l’on peut rencontrer.
A la base, le point de départ est le même pour tout le monde.
Vous n’êtes peut-être pas complètement débutant et en pratique certains auront déjà avancé sur le chemin du dessin. C’est pour ça qu’il est important de savoir où vous en êtes aujourd’hui. Ce n’est qu’à partir de là que vous pourrez définir où vous souhaitez aller, de manière précise.
Petit avertissement sur cette étape, il s’agit de la faire de manière objective et avec bienveillance.
Se dire que vous n’êtes pas doué(e) ou nul(le) :
- N’est pas vrai
- Ne vous aidera pas à progresser
Le dessin est une compétence qui se s’apprend et se travaille, quand on a jamais dessiné, c’est normal de ne pas y arriver.
Si vous n’êtes pas au clair sur votre niveau de dessin, prenez donc une feuille, un crayon, et un modèle (une photo ou un objet que vous avez sous les yeux) et dessinez-le.
Essayez de remarquer et de noter vos difficultés (proportions ? lignes ? temps pour faire ce dessin ?). Au plus vous êtes précis, au plus cela vous aidera pour la suite.
Encore une fois, c’est normal d’avoir des difficultés. Il faut pouvoir les voir pour savoir sur quoi travailler pour progresser. Essayez donc d’être objectif et bienveillant avec le résultat (on ne progresse pas en se tapant sur les doigts 😉).
Identifier la destination
Ce qui vous motive
« Le chemin se construit en marchant » – Antonio Machado.
Ici aussi, pas de pression. Souvent, on ne peut pas savoir où on veut aller précisément sans passer à l’action.
Il s’agit de prendre le temps de s’écouter, de savoir ce qui nous fait envie, nous motive et nous fait rêver.
Soyez curieux, regardez le genre de dessin qui vous plaisent.
Les réseaux sociaux n’ont pas que du bons mais pour chercher l’inspiration ils sont plutôt utiles. Vous pouvez par exemple faire un tour sur Instagram pour voir quel style de dessin vous plaît le plus. Ça vous donnera une première idée que vous pourrez affiner en continu en testant différents styles pour voir ce qui vous plait vraiment (dessin d’observation, dessin d’imagination, de personnage, crayon, aquarelle, feutres, etc).
Dessinez pour vous avant tout
C’est le moment de faire un petit avertissement. Les réseaux sociaux comme Instagram sont plein de magnifiques dessins, c’est bien pour s’inspirer mais attention à faire du dessin pour la bonne raison.
Si vous dessinez uniquement pour avoir des résultats magnifiques à montrer aux autres, vous risquez de ne pas tenir quand il y aura des difficultés ou que les résultats seront lents à arriver. Vous risquez de perdre le sens de pourquoi vous faites des efforts et finir par être démotivé. Pratiquez plutôt pour vous et pour ce que cette activité peut vous apporter (plaisir, découvertes en tout genre, capacité d’observation, etc).
Pour aller un peu plus loin, vous pouvez essayer la méthode des « 5 pourquoi ». Il s’agit de se poser 5 questions successives qui commencent par « pourquoi » . Vous pouvez commencer avec « Pourquoi je veux apprendre le dessin ? ». Une fois que vous avez la réponse vous vous demandez « pourquoi (réponse précédente) » ?. Ainsi de suite 5 fois. Ça vous permettra d’aller beaucoup plus en profondeur et de voir votre vraie motivation.
Pour moi, ce qui m’a motivé est l’approche d’un artiste naturaliste, John Muir Laws, qui m’a intéressée et que j’ai gardée en tête au moment de dessiner. J’ai alors vu que cette approche me parlait particulièrement et c’est maintenant ma principale motivation pour dessiner.
Cette approche est de dessiner pour apprendre à observer, découvrir des choses sur ce que l’on dessine et montrer ce que l’on trouve beau. Un beau dessin n’est pas l’objectif de cette approche même si le fait de pratiquer régulièrement donnera des dessins de plus en plus aboutis.
Il peut y avoir plein de motivations à dessiner et peut être que ce qui vous parle plus est de créer votre univers grâce au dessin d’imagination, de dessiner des personnages, de faire du dessin style « cartoon », …
Identifier les étapes
Maintenant que vous savez d’où vous partez et le type de résultat que vous souhaitez atteindre, nous allons voir les étapes pour y arriver.
Ce sont comme les marches d’un escalier : elles sont indispensables pour avancer et arriver à destination.
Le dessin fait appel à des compétences de base universelles qu’il faudra acquérir.
Quelques compétences essentielles en dessin
En fonction de votre objectif d’autres compétences pourront être à travailler : les techniques spécifiques pour avoir un certain rendu (aquarelle, crayon de couleurs, stylo, feutre, etc) ou la compréhension précise des formes dans l’espace pour le dessin d’imagination par exemple.
Nous arrivons à la dernière étape de la préparation de notre itinéraire, ensuite il n’y aura plus qu’à s’engager joyeusement dans cette aventure ! 🙂
Anticiper les obstacles et trouver des stratégies
Cette étape est particulièrement importante : elle vous permettra soit d’éviter les obstacles qui risquent de se présenter, soit d’y être préparé pour pouvoir les dépasser beaucoup plus facilement quand ils se présenteront au lieu qu’ils vous bloquent.
Le don du dessin
Le premier obstacle, qui peut vous empêcher complètement de démarrer, est l’idée reçue assez répandue que le dessin est un don inné. Avec cette idée en tête, soit on sait dessiner et on a de la chance, soit on ne sait pas et c’est foutu.
… Du coup ça ne sert à rien de s’entraîner.
Sauf que ce n’est pas le cas, le dessin est une compétence et comme toute compétence s’apprend et se travaille. La compétence vient de la pratique.
Si au moment du dessin vous voyez que vous avez certaines idées qui vous bloquent qui sont dans ce style, soyez-y attentif et prenez le temps de les interroger de manière objective et critique.
Renseignez-vous sur la question si besoin, interrogez des personnes qui sont passées par là.
Ce genre d’idées reçues peuvent vous empêcher de vous lancer, même si l’envie est là, ce qui serait dommage. Pour en savoir plus sur le don du dessin, vous pouvez faire un tour sur cet article.
Attention aux biais cognitifs, notamment le « biais de confirmation » qui peut venir renforcer une idée reçue que vous avez déjà. Ce biais consiste au fait de se diriger et de ne retenir principalement que des informations qui viennent confirmer ce que l’on pense déjà.
Le piège de la comparaison
En général, nous avons tendance naturellement à nous comparer … et on se compare avec ce que l’on peut voir …
Si vous cherchez des exemples d’illustrations, vous allez tomber assez rapidement sur ce que l’on peut voir sur les réseaux sociaux.
Forcément, ces résultats sont incroyables, c’est pour ça qu’ils sont partagés (on veut donner une bonne image, c’est normal) et qu’ils sont poussés par les algorithmes (plus de réactions et de partages).
Si vous vous comparez à ça … il y a de quoi être découragé.
Sauf que ces résultats sont le fruit de centaines d’heures de travail et de nombreuses erreurs. Ça n’a donc aucun sens de comparer le résultat que l’on voit à nos résultats alors qu’on ne fait que commencer le dessin. Ce serait comme se comparer à un athlète de haut niveau alors qu’on ne fait que commencer le sport.
Pour éviter cet obstacle, comparez vous plutôt à vous même. Pour vous améliorer, ce sera bien plus efficace de prendre le temps d’analyser vos réalisations plutôt que de faire des dessins au kilomètre.
Après un dessin, prenez donc le temps de voir ce que vous pourriez améliorer, et si vous pouvez, refaites-le en essayant d’améliorer ces points.
Vous pouvez aussi faire un dessin dans un temps limité (30 minutes par exemple) puis prendre une pause. Reprenez ensuite ce dessin, notez tout ce que vous pourriez améliorer et refaites-le en prenant 30 à 45 minutes par exemple. En général, le résultat devrait être bien meilleur.
De manière générale, pensez bien à dater et conserver vos dessins. Cela vous permettra de voir vos progrès de manière objective quand vous serez un peu découragé. En général on ne voit que ce qui ne va pas dans le dessin qu’on vient de faire et on ne voit pas tout le chemin parcouru.
Le manque de temps
Voici un des obstacles principaux qui peut faire abandonner. C’est en grande partie ce qui m’a fait abandonner le dessin il y a quelques années.
Un facteur clé pour progresser est la régularité. La meilleure manière pour ça est soit de faire le dessin comme une routine, avec un moment précis de la journée pour cette activité, soit de voir à l’avance quand vous pouvez vous dégager du temps pour le dessin dans votre semaine et de programmer vos séances. Ce sera plus simple et vous aurez plus de chances de vous y tenir si vous faites ces séances toujours au même moment de la semaine.
Pour avoir quelques idées en plus sur comment vous organiser pour gagner du temps pour le dessin, vous pouvez vous rendre sur cet article.
Le découragement
Quelque soit les obstacles, au final, ce qui fait que l’on abandonne et que l’on ne persévère pas dans le dessin est le découragement qui finit par arriver.
Des progrès lents et discrets
Les progrès visibles et rapides sont un vrai carburant pour la pratique de n’importe quelle activité. Au contraire, des progrès lents et qu’on ne voit pas peuvent décourager. (Pourquoi se fatiguer pour faire du surplace ?)
La solution va être d’utiliser les bonnes méthodes et de faire les bons exercices. Ils vous assureront de progresser rapidement et d’avoir des résultats visibles. Ça vaut donc le coup de prendre le temps de faire des recherches sur les techniques de dessin et sur les meilleurs exercices pour progresser.
Attention tout de même à ce que ça ne devienne pas de la procrastination : la clé est un bon équilibre entre la pratique et la théorie. Si vous découvrez une super méthode mais que vous ne l’appliquez pas, ça ne sert pas à grand-chose.
J’ai plusieurs projets d’articles dans ce sens, en attendant, vous pouvez aller jeter un œil ici 😉.
Un manque de plaisir dans la pratique
Pour bien progresser, acquérir les bases est essentiel. C’est un peu comme la grammaire ou les mots de vocabulaire si vous apprenez une langue. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus fun, mais si vous voulez développer cette compétence et progresser, c’est indispensable.
Pour compenser l’effet manque de fun, essayez de voir l’utilité de ces exercices et comment ils vous permettent d’améliorer vos dessins.
Ne négligez surtout pas l’aspect plaisir, c’est essentiel.
L’idée est de bien équilibrer exercices / compétences de base et dessin pour le plaisir.
Si vous ne faîtes que du dessin pour le plaisir, vous risquez de faire du surplace parce que vous ne travaillerez pas les compétences de base (parce que ce n’est pas fun et que c’est difficile), mais si vous ne faites que des exercices, vous risquez d’abandonner par manque de plaisir.
Votre itinéraire est maintenant fin prêt ! Vous avez tout ce qu’il faut pour faire le premier pas sur ce chemin passionnant qu’est le dessin. Nous allons voir maintenant comment avancer tout au long de cette balade : comment garder le cap et rester motivé.
Si vous repérez les obstacles en avance, ils ne vous empecheront pas d’avancer 😉
S’engager sur le chemin : comment progresser
Un bon état d’esprit
Un état d’esprit qui fonctionne bien est de se dire que chaque dessin est un pas de plus vers de meilleurs dessins.
Plutôt que de vous concentrer sur le résultat, vous pouvez aussi vous concentrer sur le processus.
Pour ça, vous pouvez voir le dessin comme une manière d’apprendre à observer, représenter ce que vous voyez et découvrir des choses dessus en exerçant votre curiosité.
Pour aller un peu plus loin sur cette question d’état d’esprit, vous pouvez aller voir cet article.
La régularité
On l’a vu un peu plus haut, pour avancer régulièrement, il va falloir être organisé et régulier.
D’abord pour caser vos séances de dessin dans votre emploi du temps et ensuite, pour être sûr de travailler les compétences qui vous permettront d’atteindre le résultat que vous souhaitez. Si vous avez bien défini votre itinéraire à l’avance, vous devriez avoir tout ça en tête 😉.
Vous pouvez donc faire un « plan de progression » avec les exercices que vous voulez pratiquer et les compétences à travailler dans le bon ordre (n’attaquez pas les valeurs et textures avant d’avoir travaillé les contours et les proportions par exemple).
On peut distinguer 2 grands groupes de compétences :
- les compétences de base, à maîtriser en premier : proportions, lignes et contours, angles, espaces négatifs.
- les compétences pour aller plus loin, à voir une fois que vous êtes à l’aise avec les premières : les valeurs (ombres et lumières), les textures, la perspective 3D. Elles vous permettront de donner du réalisme et du volume à vos dessins.
Gardez aussi du temps pour du dessin plaisir, sans objectif particulier.
Je réfléchis à un article sur comment faire ce genre de plan de progression, je le mettrais ici dès qu’il sera prêt 😉.
Le carburant de votre balade
Il s’agit ici des résultats concrets et visibles. Ce sont les barres énergétiques ou les fruits secs que l’on prend en randonnée pour tenir le rythme et continuer d’avancer.
Pour ça, ici aussi, gardez bien une trace de vos dessins, peut-être pas tous, mais une bonne partie, et datez-les. Cela vous permettra de voir de manière objective vos progrès.
Pour les progrès rapides et visibles, nous l’avons vu un peu plus haut, utilisez des méthodes efficaces et les bons exercices.
Se challenger
Un bon moyen qui fonctionne pour moi pour retrouver l’envie de pratiquer et pour progresser est de se challenger. Prenez un sujet que vous considérez comme difficile et essayez-le.
Vous verrez alors concrètement ce qui vous bloque dans ce dessin et ne resterez pas sur vos acquis.
Au contraire, vous pourriez aussi être surpris d’arriver à faire ce dessin que vous considériez comme peu accessible à la base. Dans tous les cas, il faut avoir une démarche constructive et bienveillante vis-à -vis de ses propres résultats, comme si vous conseilliez un ami par exemple.
S’écouter pour s’autoriser à ajuster l’itinéraire
A n’importe quel moment, autorisez vous à ajuster votre itinéraire, revoir la destination ou les étapes par exemple. Pour ça, écoutez-vous quand vous dessinez.
Attention, il ne s’agit pas de se décourager et d’abandonner à la première difficulté mais de toujours savoir ce qui vous motive en vous interrogeant régulièrement dessus pour que ce soit très clair pour vous. Votre motivation peut évoluer et se préciser au fur et à mesure que vous pratiquez.
Vous avez maintenant toutes les clés de base pour préparer votre itinéraire, vous lancer dans l’aventure du dessin, et progresser régulièrement, sans abandonner en cours de route.
Cette balade dans le monde du dessin présente aussi toute une variété de paysages. Grâce aux compétences solides que vous avez acquises vous allez pouvoir les explorer. C’est ce que nous allons voir dans la prochaine partie 🙂.
Vous avez maintentant tout ce qu’il faut
pour avancer et tenir la distance !
Explorer le paysage du dessin
En progressant, en s’entraînant, vous allez rencontrer toute une variété de rendus et de techniques. Maintenant que vous avez acquis des bases solides, vous pouvez expérimenter, tester des choses, travailler d’autres techniques, pour voir ce qui vous plaît le plus.
C’est aussi une super occasion de développer votre style. Ça peut faire beaucoup d’informations en plus : on a envie de tester l’aquarelle, puis les crayons de couleurs, et le stylo bille parce que les résultats sont aussi sympas …
Si vous n’avez pas acquis les bases du dessin, le risque est de s’éparpiller, de faire du surplace et de finalement se décourager.
Un autre piège dans lequel il ne faut pas tomber : celui de chercher l’inspiration de manière excessive. L’inspiration doit servir votre progression.
Elle ne doit pas vous éparpiller et vous détourner de votre pratique du dessin.
Le risque peut être, à force de voir des résultats incroyables, de vous décourager en voyant l’écart qu’il y a entre vos dessins et ces résultats inspirants que vous admirez.
Donc s’inspirer oui, mais veillez toujours à ce que ça vous pousse en avant.
Avoir en tête que le chemin est la destination
Ce qu’il y a de génial avec le dessin, c’est qu’on apprend sans cesse de nouvelles choses.
On ne pratique pas le dessin pour se dire « ça y est, ça c’est fait, je sais dessiner, maintenant je passe à autre chose ».
C’est une compétence qui se travaille tout le temps et qui vous servira toute votre vie.
Que ce soit pour mieux mémoriser avec la pensée visuelle, approfondir un domaine technique comme l’anatomie, la biologie ou autre, entraîner vos capacités d’observation, … le dessin a de nombreuses applications pratiques.
C’est un formidable outil pratique.
Pour vous améliorer en continu, vous pouvez essayer de garder « l’esprit du débutant » : un esprit curieux, qui découvre, teste, interroge, se remet en question, et progresse sans cesse.
Une citation que j’aime bien qui reprend cette idée et que je trouve très vraie est :
« Celui qui croit savoir n’apprend plus » de Pierre Bottero.
Il ne s’agit pas d’être dans l’insatisfaction permanente en se disant qu’on peut toujours faire mieux mais de rester curieux. Se demander par exemple : Quelle technique approfondir ? Comment représenter une chose en particulier ? Quel style explorer ? …
Testez, formez-vous, explorez des approches créatives différentes en vous inspirant d’autres artistes pour ne pas rester sur vos acquis.
Exercice pratique pour passer à l’action
Pour résumer et pour vous inviter à passer à l’action dès maintenant, je voudrais vous proposer un petit exercice pratique.
Pour cet exercice, prenez donc une feuille et un crayon.
Vous êtes prêt ? C’est parti 🙂
- La première étape consiste à identifier s’il y a des choses qui vous empêchent de vous lancer. Cherchez un modèle photo ou prenez un objet que vous avez sous les yeux et commencez à dessiner. En même temps, soyez attentif à ce que vous disent vos pensées, pendant que vous lisez ces lignes ou que vous commencez à dessiner : est-ce que certaines idées vous freinent et vous empêchent de passer à l’action ? Interrogez ces idées, soyez critiques, confrontez-les à la réalité, à des faits objectifs. Renseignez-vous si besoin, en faisant quelques recherches. Une idée reçue classique est que le dessin est un don inné. Comme expliqué plus haut, ce n’est pas le cas (plus d’infos ici). Notez toutes ces idées qui vous bloquent sur votre feuille.
2. Identifiez ensuite ce qui vous motive, ce que vous aimez dans le fait de dessiner et l’objectif qui vous fait rêver. On parle parfois de ce qui nous « prend aux tripes », et c’est vrai que c’est plus physique que mental. Vous devez vraiment ressentir physiquement ce qui vous motive dans le fait de dessiner, pour que ça ne reste pas quelque chose de vague et théorique. Prenez le temps qu’il faut. Une fois identifiez, notez-le
4. Identifiez ensuite les obstacles potentiels qui peuvent se présenter (manque de temps, progrès lents, éparpillement, …) et notez-les à nouveau.
5. En face de chaque obstacle, notez les stratégies que vous pouvez adopter pour éviter ou dépasser ces obstacles (s’organiser, trouver des méthodes pour des progrès rapides, équilibrer plaisir et travail des compétences de base, garder une trace de ses dessins et être bienveillant envers soi en appréciant objectivement ses progrès sans se comparer …). Remontez plus haut dans l’article si besoin.
6. Regardez ensuite à quel moment vous pourriez caser vos séances de dessin, soit de manière régulière (tous les jours à un moment définit), soit à un certain moment de la semaine (en définissant les jours et horaires), soit en regardant au début de chaque semaine quand caser vos séances dans la semaine à venir. Il vaut mieux plusieurs séances courtes sur une semaine qu’une seule grosse session.
7. Passez à l’action dès maintenant en faisant un premier dessin. Trouvez un modèle, en suivant un tuto ou un pas à pas par exemple et commencez à dessiner. Je ne vous conseille pas de suivre uniquement des tutos ou des pas à pas mais c’est une bonne manière de se lancer. Vous pouvez trouver quelques idées de dessins à réaliser dans cet article.
Je réfléchis à un prochain article sur comment organiser sa progression en dessin avec un plan structuré pour s’assurer de progrès réguliers. Je le mettrai ici dès qu’il sera rédigé 😉.
Vous avez encore peut-être beaucoup de questions : comment travailler les différentes techniques de dessin, quels exercices faire pour progresser, comment choisir son matériel, comment trouver du temps, … et bien d’autres encore sûrement 🙂.
- Pour trouver du temps pour dessiner vous pouvez allez voir cet article.
- Pour avoir de idée d’exercices à réaliser, d’autres articles sur ce sujet sont prévus, en attendant, vous pouvez aller voir l’exercice proposé à la fin de cet article.
- Vous pouvez en savoir plus sur les compétences de base du dessin juste ici.
- Pour les techniques de dessin et le matériel d’autres articles sont également prévus, restez attentifs 😉.
Conclusion
Merci pour votre lecture de cet article, j’espère qu’il vous a apporté toutes les clés pour vous lancer dans le dessin en gardant le cap pour être sûr de progresser avec plaisir sans abandonner en cours de route.
Pour conclure, voici un petit récapitulatif de ce que nous avons vu.
Nous avons d’abord vu que pour l’acquisition de n’importe quelle compétence, trois étapes successives existent (démarrage, assimilation, achèvement). La deuxième étape, l’assimilation, est le moment le plus difficile, là où il y a un fort risque de lâcher l’affaire. Les conseils présentés dans cet article visent à dépasser cette étape. Nous avons vu ensuite que le dessin pouvait être comparé à un chemin : il y a un point de départ (où vous en êtes actuellement), un point d’arrivée (vos objectifs), des étapes (compétences de bases à acquérir) et des obstacles.
Dans la suite, on a regardé en détail chacun de ces aspects pour que vous puissiez tracer votre itinéraire de progression, anticiper les obstacles et avancer dans la bonne direction.
Avec la partie suivante nous avons vu comment avancer concrètement, en restant motivé pour ne pas s’arrêter en chemin abandonner.
Dans cet itinéraire, les paysages sont variés et colorés. Une fois que vous avez un bon rythme et que les bases sont acquises, vous pouvez explorer ce paysage, chercher de l’inspiration, tester des techniques et voir ce qui vous plaît le plus.
Nous avons enfin vu comment progresser en continu en ayant le bon état d’esprit. Un esprit curieux, qui teste, s’informe, se questionne et qui sait que c’est le fait d’avancer sur ce chemin du dessin qui compte (“le chemin est la destination”).
Quelle est la plus grande difficulté que vous rencontrez en dessin ? Est-ce que vous avez trouvez ici des pistes pour les dépasser ? Je serais ravi de voir vos retours en dessous dans la section commentaires, j’y répondrai avec plaisir ! 🙂
Bonnes explorations et à vos crayons ! 😉
A très vite,
Merci pour cet article très complet et très interessant, on y trouve toutes les clés pour perséverer et progresser dans n’importe quel domaine. C’était interessant aussi de lire tout ce que le dessin peu apporter ! Très inspirant pour moi, qui ne pratique pas pour le moment (pas encore:-) )
Merci beaucoup pour cet article ! C’est intéressant, je n’ai jamais été très bon en dessin et pourtant je trouve ça hyper relaxant !
J’aime beaucoup dessiner mais je me décourage quand je me compare à ce que je vois sur le web. Alors j’ai bien aimé ton article qui m’incite à de pas me décourager. 😉
Article très intéressant que j’aurai aimé lire et mettre en application, il y a 25 ans lorsque j’ai débuté. C’est comme passé un cap en bateau de persévérance et se prendre au jeux
Merci, ton article me fais vraiment écho alors je me permets de partager 2-3 idées que je retiens de mes 10 années de (modeste) pratique en dessin :
1/ Rester centré sur la technique peut bloquer, voire décourager
2/ Certaines personnes t’ouvrent des perspectives qui te parlent : un ami m’a montré un jour de beaux dessins réalisés avec un style ‘naif’ et cela m’a aidé à relâcher la pression que je me donnais…
3/ Avoir du bon matériel ou du matériel avec lequel on se sent bien est crucial : des crayons papier de qualité, un stylo 4 couleurs, des feutres noirs, de l’aquarelle japonaise, un stylo plume…
4/ La progression arrive quand on s’y attend le moins 🙂
Merci. ça me donne envie de passer à l’action. Trop cool
je ne dessine pas super bien, mais je sais que ça s’apprend. En revanche, ma petite-fille de 9 ans fait de magnifiques tableaux.