Temps de lecture : 9 minutes

Comment apprendre le dessin botanique ?
C’est ce que nous allons voir aujourd’hui dans cet article !
Grand débutant en dessin (rendez-vous ici pour en savoir plus) je souhaite creuser ce sujet pendant un mois. Dans cet article je partirais de ce défi d’apprendre le dessin botanique en un mois pour vous donner des conseils et astuces pour vous lancer à votre tour. Pour ceux qui souhaitent se lancer, vous trouverez deux propositions dans la dernière partie 🙂.

Nous verrons donc pourquoi ce défi, comment je vais m’organiser et quels résultats je vise. Nous verrons aussi les questions à se poser avant de se lancer dans ce genre d’apprentissage. 

Si vous êtes intéressé par le dessin naturaliste, vous trouverez ici des premiers conseils pour vous lancer à votre tour et une présentation de ce que je vais vous partager pendant ce mois de dessin. 

Pourquoi ce défi ? 

J’ai repris le dessin il y a un peu plus de 6 mois maintenant. Après 2 défis pendant lesquels j’ai surtout dessiné au graphite, j’ai l’impression de tourner un peu en rond et surtout de m’être éloigné de ce que je souhaitais à la base : progresser en dessin naturaliste, en couleurs et sur le terrain. 

Je me suis rendu compte que j’avais besoin de prendre le temps d’explorer des techniques et méthodes de dessin pour continuer à progresser. 

La progression en dessin se fait souvent par plateaux et demande
d’explorer des techniques
*d’après une illustration de John Muir Laws (1)

On en arrive à l’origine de ce défi : explorer des techniques en dessin naturaliste que je pourrais aussi appliquer sur le terrain. Pourquoi le dessin botanique ? C’est ce que je vais vous expliquer tout de suite. 

Le dessin botanique est avant tout du dessin naturaliste et il y a beaucoup de points communs avec n’importe quel autre sujet : dessiner les oiseaux, les mammifères, les insectes etc. S’améliorer sur ce style d’illustration c’est donc aussi pouvoir progresser sur d’autres sujets. Les trucs et astuces que je partagerai au fil de ce mois pourront donc vous aider à dessiner la nature en général. 

C’est bien tout ça mais déjà, qu’est ce que j’entends par “dessin botanique” ? 

Le dessin botanique, qu’est ce que c’est ?

Le dessin botanique est une branche du dessin naturaliste. Pour en savoir plus sur ce dernier type de dessins vous pouvez vous rendre sur cet article. De manière très rapide, l’illustration naturaliste est un style plutôt artistique, scientifique, réaliste et la plupart du temps en couleurs (pour plus de réalisme). 

Tout ça ressort beaucoup dans le dessin botanique. 

Avant l’apparition de la photo, les moyens d’enregistrer et de décrire ses observations étaient le dessin et les notes écrites. Pour décrire une nouvelle plante et communiquer sur sa découverte c’était donc important de faire une illustration réaliste, exacte, qui mette en évidence toutes les particularités de l’espèce et ses critères de détermination. Pour les plantes, ces critères sont souvent assez nombreux : port de la plante, disposition des feuilles, poils, épines, couleurs, côté “brillant” ou “matte” des feuilles et de la tige, nombre et disposition des pétales, fruits, etc. 

Tout ça donne un style de dessin que je trouve vraiment beau, je vous laisse voir et vous faire un avis avec les illustrations ci-dessous. 

Alors, maintenant que nous avons vu de quoi on parle, pourquoi ce choix allez-vous sûrement me demander ? Ça tombe bien, c’est le sujet de la prochaine partie 🙂.

Illusration d’un Cognassier (Otto Wilhelm Thomé – Wikimédia)

Pourquoi ce choix ?

Le dessin botanique permet de travailler plusieurs choses utiles pour dessiner la nature : la précision, la couleur, les détails et les textures. S’entraîner sur ce style de dessin c’est donc progresser sur les autres sujets en même temps. 

L’avantage aussi avec les plantes, c’est que pour la plupart elles ne se sauvent pas quand on veut les dessiner (bon, sauf celles-là ), et ça, c’est bien pratique ! 

C’est donc plus facile de transférer ce que j’aurais appris au dessin sur le terrain.

Dessiner sur le terrain n’est pas forcément évident donc ce sera plus simple de commencer par des plantes que par des oiseaux qui eux ont la bougeotte par exemple. 

J’avais aussi envie de creuser un peu le sujet des plantes et de faire connaître ce monde qui peut être vraiment passionnant. Malgré l’énorme diversité d’espèces qui existent rien qu’en France (6000 !), les plantes sauvages sont souvent peu connues et sont très souvent considérées comme des “mauvaises herbes” quand elles s’aventurent dans les jardins.

C’est une étiquette qui arrive un peu vite pour qualifier ces espèces que l’on connaît peu ou pas et qui poussent de manière spontanée là où on ne voudrait pas. Elles sont pourtant indispensables à la biodiversité puisqu’elles sont à la base du vivant (comme lieu de vie et nourriture directement ou indirectement pour les insectes, oiseaux, mammifères etc). 

Rentrons maintenant dans le vif du sujet.

Pour progresser sur un sujet en particulier c’est bien de se poser certaines questions : d’où vous partez, où vous souhaitez arriver et comment vous allez vous organiser (les compétences spécifiques à travailler). C’est ce que j’ai fait et que je vais vous présenter dans la partie suivante. 

Comment s’organiser pour apprendre le dessin botanique ? 

S’organiser et penser aux points à travailler est très important pour progresser en dessin. Pas besoin d’avoir l’organisation absolument parfaite pour vous lancer, le simple fait de prendre le temps d’y réfléchir et de poser les choses (sur le papier idéalement) vous aidera beaucoup. Vous pouvez vous demander : 

• D’où je pars ? Pour ça regardez vos dessins actuels et identifiez les points que vous maîtrisez et les points qui méritent d’être travaillés.

• Quels résultats je veux atteindre ? Ce doit être un petit challenge tout en restant réaliste en fonction d’où vous partez. L’idée est de vous fixer un objectif à la fois assez ambitieux pour être motivant mais adapté à votre point de départ pour ne pas vous décourager. 

• Quelles sont les compétences essentielles à travailler ? Regardez le type de résultat que vous aimeriez atteindre et identifiez les principales compétences à maîtriser pour l’atteindre.

• Combien de temps je me laisse pour progresser ? Un temps assez court pour ne pas vous disperser mais suffisamment long pour avoir le temps de travailler ce qui aura besoin de l’être. 

• Comment je planifie ma progression ? Fixez vous un temps défini pour travailler chaque compétence. 

Dans les prochaines parties, je vais reprendre chacune de ces questions. N’hésitez pas à vous en inspirer si vous souhaitez vous lancer à votre tour 😉. 

Point de départ

Au cours de ces 6 mois de dessin j’ai eu l’occasion de dessiner des plantes, des fleurs et des arbres. Ce n’était pas vraiment du dessin botanique parce qu’il n’y avait pas les points que nous avons vu plus haut : un dessin en couleurs, complet, faisant apparaître différentes parties de la plante et ses critères de détermination. 

Pour vous donner une idée, voici quelques illustrations que j’ai réalisées ces derniers mois.

Coquelicot (04/10/23)

Lierre grimpant (09/10/23)

Je me suis un peu débrouillé comme je pouvais, avec ce que je connaissais mais sans avoir pris le temps de creuser le sujet. 

Objectif, compétences à travailler et organisation 

Je pars sur un mois pour apprendre le dessin botanique. C’est le temps que je m’étais donné pour mon premier défi (vous pouvez retrouver une présentation de ce défi ici et le bilan ici), comme ce délai me paraît bien je vais rester là-dessus. Il laisse le temps d’explorer pas mal de choses mais oblige quand même à rester organisé pour avoir des résultats. 

Le but n’est pas de devenir un super pro du dessin botanique mais de m’améliorer et de réussir à avoir des résultats sympas. 

Comment je vais m’organiser pendant ces 30 jours ? Par rapport à où j’en suis, j’ai identifié 3 points à travailler. 

3 compétences pour 30 jours ce qui me laisse donc 10 jours pour chacune. 

Dans l’ordre je vais donc travailler sur : 

1. Les croquis et la perspective : mieux comprendre comment représenter facilement et rapidement une plante depuis différents points de vue pour gagner du temps ensuite.

2. Les couleurs et textures : ajouter du réalisme, de l’esthétique et les critères de détermination de chaque plante.

3. Sur le terrain : appliquer tout ça sur le terrain, explorer les contraintes du terrain et chercher des solutions par rapport à ces contraintes. 

Pour ce dernier point, qui utilise les compétences précédentes, je serai un peu contraint par la période de l’année (fin novembre, il y a beaucoup moins de plantes …) 

Je ferais donc au mieux à ce moment-là. 

Un mois c’est très bien mais c’est aussi très court. Il faut bien s’assurer de ne pas se perdre en cours de route. Pour ça, rien de tel que de faire des points d’étapes pour être sûr de rester sur le bon chemin et d’avancer dans la bonne direction. 

Pour être sûr d’arriver à destination soyez prévoyant
comme ce joyeux randonneur en définissant vos étapes

Points d’étapes

Pendant mon dernier défi, j’étais partis sur un bilan par semaine sous la forme d’un article. Bon … c’était une bonne idée à la base mais je ne m’y suis pas vraiment tenu. 

Je vais donc alléger un peu en faisant toujours un bilan par semaine mais en testant un autre format : il sera plus court et sera postés sur mes réseaux (Instagram et Facebook)

Je ferais en plus, en fonction du temps disponible, soit un bilan intermédiaire et un bilan final, soit simplement un bilan final.

Dans ce bilan je reprendrai mes découvertes, mes difficultés et les meilleures astuces que j’ai trouvées pendant ce mois. 

Comme dirait (presque) un célèbre proverbe “là où il y a de la pression, il n’y a pas de plaisir”, je ne vais donc pas me mettre la pression comme j’ai pu le faire avec mon défi précédent. 

Je partagerai régulièrement du contenu sur les réseaux mais pas forcément sous la forme d’un dessin complet par jour. Ça pourrait être des dessins étapes par étapes, des astuces, des exercices intéressants pour progresser que j’aurais découverts, … et plein de choses auxquelles je n’ai pas encore pensé pour l’instant ! 

Tout ça se fera au fil de mes découvertes et de ma progression. 

Si vous aimez dessiner la nature et en apprendre plus sur elle en même temps, il y aura sans doute des choses qui vous intéresseront 😉. 

Et si vous appreniez le dessin botanique ? 

Pendant ce mois je vous partagerai des astuces, mes galères et les solutions que j’ai trouvées. Si le dessin naturaliste et le dessin botanique vous tentent, ça peut donc être une bonne occasion pour vous lancer vous aussi 🙂.

Vous trouverez quelques conseils dans la partie 4 de cet article qui fait le bilan de mon premier défi de 30 jours. 

Comme vu un peu plus haut, c’est bien d’identifier les points que vous souhaitez travailler et de vous concentrer sur un point particulier pendant un temps défini, une semaine ou 10 jours par exemple. Vous progresserez plus et de manière plus visible qu’en essayant de travailler tout en même temps ce qui vous permettra de rester motivé.

Vous pouvez par exemple vous inspirer de l’organisation présentée dans cet article en la reprenant telle quelle ou en l’adaptant. 

Un deuxième conseil que je pourrais vous donner est de bien conserver et dater vos dessins. Ça vous permettra de voir votre progression et le chemin parcouru. 

Une dernière proposition est de faire ce mini défi avec un ami. Même s’il n’y a pas d’enjeu, c’est une sorte d’engagement qui fait que vous aurez moins de chance de lâcher en cours de route. Vous pourrez aussi vous motiver, partager vos difficultés, vos découvertes, vos astuces et vos réussites.
Comme ce n’est pas toujours évident de trouver un ami qui a le même intérêt que soit pour le dessin j’ai envie de tester 2 choses pour ce deuxième défi : 

• Si vous êtes utilisateur d’Instagram, il y aura un hashtag de créé pour retrouver facilement les dessins des personnes qui se lancent dans cet apprentissage. L’idée est de former une petite communauté d’entraide et de pouvoir retrouver facilement les dessins des personnes qui se lancent dans ce mini défi. Il sera alors possible de commenter, s’entraider, voire créer des groupes de discussions. Si vous êtes intéressé, vous pouvez utiliser ce hashtag dans vos publications : #defidessinbotanique.
  J’irais voir régulièrement les dessins correspondant pendant ce mois (novembre 2023). Au-delà, je ne pourrais surement pas suivre les publications. Si vous le souhaitez, après cette date vous pourrez me taguer dans vos publications (@dessinerlanature) si vous voulez que j’y jette un œil 🙂. 

• Un serveur Discord qui permet d’échanger, partager ses dessins, les astuces qu’on a découvertes, nos difficultés, pour s’entraider et se motiver. Pour y accéder, ça se passe ici. Ce serveur pourra continuer à être actif au-delà de ce mois de novembre 2023 donc n’hésitez pas à le rejoindre si vous êtes intéressé et que vous lisez ces lignes après cette date 😉. 

J’espère que cet article vous a plu, inspiré et motivé à vous lancer également ! Si vous avez des questions, partages, remarques ou autre, rendez-vous dans l’espace commentaires. J’y répondrai avec plaisir ! 🙂

Ressources

(1) LAWS, J. M. Laws Guide to Nature Drawing and Journaling; Heyday Books: Berkeley, California, 2016