En voulant progresser en dessin, j’aurais pu complètement abandonner cette activité.

Dans cet article, je vais revenir sur ce qui est, je pense, un très gros risque quand on se lance dans l’apprentissage du dessin et qu’on prend ça (trop ?) au sérieux.

C’est une erreur que j’ai faite pas mal de fois et qui aurait bien pu me faire abandonner.

Le problème ? Vouloir progresser. En fait, plutôt vouloir progresser à tout prix, sans s’écouter, sans écouter ce qu’on aime dessiner et pourquoi on aime le dessin.

Au lieu d’un plan hyper précis pour organiser votre progression en dessin, je vais donc vous proposer une approche plus simple, plus minimaliste, qui part avant tout de vos envies.

C’est le plus important je pense pour prendre du plaisir dans cette activité et ne pas abandonner.

Nous allons donc revenir sur pourquoi vouloir absolument progresser en dessin peut être un piège et comment s’organiser en 4 étapes simples pour progresser en continu.

Bonne lecture et bons dessins à venir ! 🙂

Pourquoi vouloir progresser à tout prix est un piège ?

J’ai découvert un livre récemment que j’ai trouvé génial. L’idée est d’apprendre à représenter visuellement et rapidement toutes les idées que l’on peut avoir.

Ça me semblait vraiment intéressant pour pouvoir dessiner la nature en mettant sur une même page différentes vues, utiliser des flèches pour indiquer certaines choses, montrer des caractéristiques d’une espèce, plante ou animal, etc.

Ce livre, c’est « Rapid Viz« , de Kurt Hanks et Larry Belliston¹.
Je me suis donc lancé dans le premier chapitre : la perspective. 

Aïe, un sujet que j’ai pris soin d’éviter jusque-là.

La méthode est très intéressante, très efficace, pas de souci là-dessus. J’ai vraiment progressé sur ce sujet.

Le problème est que j’ai passé des heures et des heures à ne faire que ça : dessiner des cubes, des objets, des bâtiments, … bref, pas grand chose de naturel …

Jusqu’à saturation complète, je ne savais même plus pourquoi je faisais ça.

Voilà le problème donc : se monter la tête avec toutes les notions théoriques qu’il faut apprendre et travailler, se dire que l’on a absolument besoin de travailler ce point là et ce point aussi et celui-là, …

Et ne faire que ça pour être efficace et progresser vite.

En retour, on perd le sens de pourquoi on dessine, on perd aussi avec l’envie, et il y a un vrai risque d’abandonner.

Attention, je ne dis pas que la théorie, les compétences de base sont inutiles, bien au contraire, le problème est de ne travailler que ça et de ne pas faire du dessin pour le plaisir.

Un autre problème est de se dire qu’il faut absolument travailler un point en particulier, ou une technique, passer énormément de temps dessus, alors que c’est complètement déconnecté de l’envie que l’on a à la base et de ce que l’on aime dessiner.

Je vous propose donc de revenir à la base et de partir avant tout de pourquoi vous voulez vous améliorer en dessin et de ce que vous aimez dessiner.

Voyons ça tout de suite.

La clé pour progresser : un bon équilibre entre compétences techniques
et pratique pour le plaisir (sweetlouise, Pixabay)

4 Étapes pour progresser en continu avec plaisir

1. Dessinez ce qui vous plaît

Ça paraît tout bête, mais la base essentielle qu’il faut toujours avoir en tête et interroger régulièrement par la pratique directe est ce que vous aimez dessiner.

Voyez simplement ce que vous aimez dessiner en le faisant et en testant plusieurs sujets ou techniques.

C’est la base de notre pyramide pour progresser en dessin en continu.

Nous verrons ensuite que pour progresser, il va quand même falloir travailler certains points spécifiques mais tout doit partir de ce que vous aimez dessiner.

2. Identifiez ce qui vous pose problème

En prenant un modèle, soit « réel » donc « 3D », soit à partir d’une photo, réalisez votre dessin puis voyez ce qui vous bloque le plus.

L’idée est donc de regarder votre dessin et de vous poser la question en dessinant ou juste après :

« Quel est ou quels sont les plus gros problèmes que je rencontre pour ce dessin ?” /
“Qu’est ce qui me frustre le plus ?”

3. Identifiez les points théoriques et les exercices à faire

A partir de votre réponse, vous pouvez identifier précisément les points à travailler et chercher quels exercices pourraient vous aider.

Ici, c’est utile d’avoir en tête les principaux aspects mobilisés pour un dessin :

• Les proportions
• Les espaces et distances
• Les angles
• Les ombres et lumières
• La perspective
• La couleur
• Les textures

Voici par exemple ce que vous pourriez travailler pour chacun des cas pris à l’étape 2 :

Je vous ai mis quelques ressources ici qui viennent du blog mais d’autres existent bien-sûr : blogs, vidéos YouTube, livres, …

L’important est d’identifier ce qui vous bloque pour dessiner ce qui vous plaît en essayant d’être assez précis pour pouvoir travailler spécifiquement ce point là.

4. Travaillez les points identifiés par petite dose et régulièrement

A ce moment, ne faites pas comme moi : c’est-à-dire travailler à fond un point pour progresser plus vite jusqu’à saturation.

Une fois que vous avez identifié la compétence prioritaire à travailler, regardez quels exercices vous pourriez faire et faites-les, par petite dose, mais régulièrement.

Alternez ces compétences techniques avec du dessin plaisir pour voir directement vos progrès, garder le sens des efforts que vous faîtes et rester motivé.

Si vous débutez en dessin, il y a certains incontournables : l’observation, les proportions, les espaces, …

A ce moment-là, choisissez une seule compétence à travailler à la fois, et alternez avec des dessins plaisirs : pas à pas accessibles en fonction d’où vous en êtes, tutoriels, etc.

Petit à petit, essayez de vous éloigner des tutoriels pas à pas pour dessiner à partir d’un modèle (3D ou 2D) complet en ayant en tête les différentes étapes à suivre pour un dessin.

Vous pouvez retrouver une approche avec différentes étapes dans cet article par exemple. L’approche présentée dans cet article n’est pas la seule approche possible, mais globalement toutes les méthodes de dessins utilisent les mêmes principes qu’ici : aller du moins précis au plus précis.

C’est-à-dire, définir rapidement les proportions avec des formes de base faciles à corriger (2D : carrés, cercles, etc ou 3D : cubes, sphères, cylindres, etc), puis s’appuyer sur ces traits pour faire le dessin plus précis.

Pour finir

Le dessin est une super activité, qui peut vous permettre d’apprendre à mieux voir le monde qui vous entoure, d’un œil neuf et plus précis.
Cette activité ouvre aussi des portes : la pensée visuelle, la prise de notes rapide, la création, la communication de ses idées, la créativité, la sensibilisation, …

Quand on en est convaincu, on peut donc vouloir progresser le plus rapidement et efficacement possible et c’est là qu’il y a un vrai risque. Celui de saturer et d’abandonner.

Monter un plan précis avec toutes les compétences à travailler, organisées dans un planning de ministre avec des séances bien chronométrées, … peut surtout vous faire perdre le pourquoi vous voulez apprendre à dessiner et ce qui vous plaît dans cette activité.

Pourtant, le dessin n’est pas un don et mobilise certaines compétences qui ont besoin d’être travaillées et développées. Le secret d’un dessin avec un effet « whaou » est que la personne a développé les différentes compétences du dessin et les a combinées ensemble pour produire ce résultat.

Pour garder l’envie et le plaisir de dessiner il faut donc toujours partir de votre envie, de ce que vous aimez dessiner. 

A partir de là, identifiez ce qui vous bloque, les compétences que vous pourriez travailler pour lever ces blocages, et les exercices correspondants.

Une fois ces compétences et exercices bien identifiés, faites les régulièrement, sans pression de résultat, et alternez avec du dessin 100% plaisir.
Ça peut être de faire des pas à pas pour avoir un résultat rapide, ou utiliser un style ou une technique que vous maitrisez, …

Vous pouvez retrouver différents articles sur des compétences à développer pour progresser et des exercices que vous pouvez réaliser dans la page « commencez-ici« , n’hésitez pas à y jeter un œil 😉.

Et vous, est-ce que ça vous est déjà arrivé de faire « trop » de dessin ? De saturer et de perdre de vue pourquoi vous aimez le dessin et voulez progresser ?

J’aimerais beaucoup avoir votre retour en commentaire (et savoir si je suis le seul ou pas dans cette situation 🙂). 

Bon dessins, faîtes-vous plaisir et à très vite !

Ressources

(1) Hanks Kurt, Rapid Viz ; édition Course Technology Inc, 2006.