Pourquoi nommer permet de mieux observer ? Pourquoi savoir que l’oiseau que l’on a sous les yeux est une Mésange noire plutôt qu’une Mésange charbonnière est utile ? Et quel rapport avec le dessin ?
Faire une sortie avec un naturaliste spécialiste d’un sujet peut être un peu déroutant : on peut rapidement se retrouver sous un tas de noms d’oiseaux, de plantes et d’insectes …
Ça peut être intéressant mais il y aussi un risque de trouver ça un peu inaccessible et surtout pas très utile …
C’est un peu ce que j’ai ressenti la première fois que j’ai fait une sortie avec des spécialistes des oiseaux : après avoir entendu plein de noms différents je ne voyais pas trop à quoi ça servait … de mon côté, j’avais juste vu des oiseaux …
Alors finalement, à quoi ça sert tout ça ?
Mieux observer, mieux connaître le vivant, trouver des sources d’inspiration pour le dessin … dans cet article nous allons voir pourquoi mettre un nom sur une espèce observé est très utile et comment s’y prendre pour retenir des noms qui ne sont parfois pas parlants du tout.
Pourquoi nommer le vivant ?
« Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde.” – Ludwig Wittgenstein, philosophe, ingénieur et mathématicien autrichien
Mieux connaître le monde vivant dans lequel on évolue
Savoir reconnaître et nommer les espèces, c’est changer de regard sur notre environnement extérieur.
Il ne se retrouve plus englobé dans un terme un peu générique (la nature) mais représente d’un coup beaucoup plus : un ensemble d’espèces vivantes qui ont chacune, comme nous, leurs modes de vies, leurs habitudes, leurs interactions etc.
Les balades de détente du dimanche peuvent devenir des occasions de cultiver la curiosité, de faire des découvertes et de s’émerveiller (en plus des nombreux bénéfices de ces promenades, qui sont de plus en plus documentés1-3) !
La nature n’est plus seulement une sorte de décor dans lequel on se promène pour se détendre mais devient beaucoup plus vivante.
Là où on ne voyait que des moineaux, on se rend compte qu’il y a en fait une dizaine d’espèces d’oiseaux, juste à côté de chez soi. C’est ce que j’ai remarqué de mon côté : pendant un vingtaine d’années, je n’avais vu que des pigeons, des pies et peut-être quelques mésanges.
Sans déménager, quand j’ai commencé à m’intéresser aux oiseaux j’ai fini par rapidement voir 15 ou 20 espèces différentes juste à côté de chez moi, et sans être beaucoup plus attentif !
Alors que pendant toutes ces années, je passais à côté, sans les remarquer une seule fois …
Nommer est donc le premier pas pour apprendre à s’intéresser, à observer et à voir le vivant.
Découvrir une source d’inspiration pour le dessin
J’en ai un peu parlé dans cet article, pour nourrir sa créativité et trouver l’inspiration c’est important de se nourrir de beaucoup de choses différentes. Reconnaître une espèce et savoir la nommer ouvre beaucoup de possibilités.
Si vous dessinez sur le terrain, vous pourrez apprendre où et comment observer telle ou telle espèce. Une balade dans la nature sera alors une source d’inspiration beaucoup plus importante : vous serez plus attentif et observerez bien plus de choses qu’avant … et voir quelque chose est la première étape pour pouvoir la dessiner.
Petit à petit, votre imaginaire pourra se remplir de noms et d’images d’espèces, ce qui boostera aussi votre créativité et vos idées de dessins. Ce n’est pas pour rien que beaucoup d’artistes, peintres, poètes, … s’inspirent de la nature dans leurs créations.
Apprendre à reconnaître et nommer les espèces peut-être une
grande source d’inspiration ! (Alexa – Pixabay)
Mieux observer
Pour mettre un mot sur quelque chose que l’on voit, il faut être capable de le reconnaître et de pouvoir dire, à partir de son apparence, qu’il s’agit d’une certaine chose et pas d’une autre.
Qu’il s’agisse de reconnaître votre ami Paul, une chaise ou une espèce de papillon, la démarche est la même : il y a des caractéristiques qui font que Paul est Paul et n’est pas Pierre (disons que Paul et Pierre ne sont pas jumeaux 😉).
Si vous êtes capable de mettre deux noms différents sur deux espèces de papillons différentes, c’est que vous êtes capables de les reconnaître et de dire pourquoi vous êtes bien en train d’observer deux espèces et non une seule.
Imaginez, là où vous ne voyez qu’une espèce d’oiseaux d’un coup, vous en voyez 15 différentes. Idem pour les plantes, vous ne voyiez que de l’herbe et maintenant vous voyez une vingtaine de plantes différentes : le monde devient d’un coup beaucoup plus riche.
En sachant qu’il y a des noms différents pour deux oiseaux qu’on a sous les yeux, on peut commencer à essayer de voir pourquoi il ne s’agit pas de la même espèce. Si on en restait au terme “oiseaux”, sans doute que nous ne verrions jamais la différence.
Petit à petit, ces nouveaux mots se chargent de sens : derrière le nom d’une espèce qui ne signifiait pas grand chose jusqu’à présent, il y a une image, des couleurs, des sons (chants), des souvenirs d’observations, …
Une étude récente4 va dans ce sens en montrant le lien entre notre perception des couleurs et notre langage. Elle montre que les mots que l’on connaît et que l’on utilise nous permettent ou non de voir plus ou moins de choses. Plus nous avons de mots précis pour désigner les choses, plus nous pouvons distinguer de nuances.
Vous pouvez retrouver un résumé de cette étude dans ce court article ou en vidéo ici (en français, 3 premières minutes) ou ici (anglais). Vous pouvez aussi refaire la petite expérience sur la perception des couleurs dans une des deux vidéos 😉.
Être plus attentif et voir plus de choses
Pouvoir nommer, c’est par exemple savoir qu’en forêt à telle période du jour ou de l’année, on peut croiser telle ou telle espèce. Sans être en mode “Chasseur de pokémon” à regarder partout, le fait de savoir ça, qu’il y a la possibilité de faire telle ou telle observation, fera que vous serez juste un tout petit peu plus attentif lors de votre prochaine balade en forêt, sans faire d’effort particulier.
Vous pourrez alors voir des choses que vous n’auriez sans doute pas vu autrement car vous ne saviez pas qu’elles étaient là et pouvaient être observées.
De mon côté, sans forcément prendre plus de temps, je regarde sans doute un peu plus souvent à certains endroits quand je me balade au lieu d’être perdu dans mes pensées : le long d’un cours d’eau, au sommet d’un arbre ou le long d’un tronc …
Juste un petit coup d’œil rapide permet de voir des choses que je n’aurais peut-être pas vu autrement : un groupe de Mésanges à longue queue qui pointent le bout de leur bec par exemple (ces petites boules de plumes sont assez curieuses et pas très peureuses quand on prend le temps de s’arrêter quelques instants).
Un vol d’oiseaux assez banal prend une autre dimension si vous reconnaissez qu’il s’agit d’un vol d’Oies cendrées et que vous savez qu’à cette période elles partent pour un voyage de plus de 1000 km en destination du Portugal, de l’Espagne ou de l’Afrique du Nord.
D’un coup, quelque chose de banal en apparence prend un autre sens et devient une possibilité d’avoir un petit moment d’émerveillement en plus, à portée de main, dans son quotidien.
Les vol en « V » sont typiques des oiseaux migrateurs qui vivent en groupe. Ils leur permettent d’économiser de l’énergie ! Ici, ce sont des Oies cendrées
Connaître et retenir
Les mots permettent de simplifier le langage en regroupant beaucoup d’informations : au lieu de dire « Animal roux à 4 pattes, à poils longs, de la famille des Canidés » (vous avez trouvé ?), on peut simplement dire « Renard roux ». Derrière ce mot on peut aussi y rattacher des souvenirs et des émotions. Les noms d’espèces sont donc un peu comme des ancres qui permettent de fixer des souvenirs et des connaissances.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais plus on connaît de mots dans un domaine, plus c’est facile d’en apprendre de nouveaux5. On retrouve cette idée dans le livre “Une mémoire infaillible” de Sébastien Martinez, il y écrit :
“Les informations n’aiment rien d’autre que les informations : elles s’accrochent entre elles. Autrement dit, plus vous apprenez, plus vous disposez de moyens d’apprendre”6.
C’est aussi vrai pour la nature : plus on connaît de noms d’espèces, plus c’est facile d’en retenir de nouveaux. Et plus on sait reconnaître d’espèces, plus c’est facile d’apprendre à en reconnaître d’autres.
Comment ça se fait ? En fait, les noms d’espèces sont un peu toujours formés de la même manière (j’y reviens dans la partie suivante). Vous aurez aussi des points de comparaison :
“Cette espèce ressemble à celle-ci que je connais bien mais elle a ça et ça de différent, son nom me fait penser à cette autre espèce sauf que la fin est différente etc”.
Plus vous aurez de points de référence, plus ce sera facile de retenir de nouvelles choses.
S’impliquer dans la protection du vivant
Connaître les noms des espèces et savoir les reconnaître, c’est aussi pouvoir participer à des inventaires par exemple, qui sont essentiels pour donner des informations sur l’état des populations d’une espèce.
Un peu comme les voyants d’une voiture, ces données permettent d’avoir des indicateurs alertant sur l’état de santé de certaines populations (une chute du nombre d’individus d’une espèce peut menacer le maintien de sa présence sur un territoire donné par exemple).
Ces indicateurs permettent d’avoir des arguments pour pousser la mise en place de politiques de préservation quand elles sont nécessaires. Tout le monde peut y contribuer (à travers des programmes de sciences participatives), pas besoin d’être un expert !
Pour finir cette partie, voici une citation de Baptiste Morizot tirée de son livre “Manières d’être vivant” qui montre bien à quelle point c’est important d’apprendre à mieux connaître le vivant qui nous entoure.
“La crise écologique systémique qui est la nôtre est aussi une crise de sensibilité au vivant, j’entends par là l’appauvrissement des mots, des capacités à percevoir, des émotions, des relations que nous pouvons tisser avec le monde vivant.”7
Mieux voir le monde qui nous entoure, s’émerveiller, apprendre et découvrir, trouver des sources d’inspiration, … : connaître et nommer le vivant ouvre beaucoup de possibilités !
Bon, d’accord … mais concrètement, comment fait-on ? Comment retenir ces noms, pas toujours très parlant ? C’est ce que nous allons voir dans la prochaine partie !
Apprendre à nommer c’est apprendre à observer ! (Fah Sylvia – Pixabay)
Comment retenir le nom des espèces ?
Pour qu’une information soit retenue, elle doit avoir du sens pour vous6. C’est pour ça que les choses qui ont peu de sens comme les chiffres sont difficiles à retenir : il n’y a aucune image associée à un chiffre, on ne peut pas visualiser un chiffre.
L’apprentissage repose sur 4 phases : la motivation, la compréhension, la mémorisation et l’ancrage6 (si le sujet vous intéresse, vous pouvez trouver plus d’informations sur l’apprentissage et de la mémorisation dans cet article).
Avec la première partie, j’espère que la première phase sur la motivation est validée 😉.
Dans cette deuxième partie nous allons voir comment retenir concrètement des noms : nous verrons quelle logique ils suivent et comment retenir et ancrer ces nouvelles informations.
Comment est formé le nom d’une espèce ?
Loquerisne Latine ?
Pas besoin de parler latin pour apprendre le nom d’une espèce (ce serait même un peu bizarre). Par contre, c’est la langue internationale pour nommer le vivant. Une espèce va avoir différents noms en fonction du pays (voir de la région) dans lequel on se trouve.
Le latin a donc été choisi pour qu’il n’y ait qu’un seul nom pour chaque espèce, en plus de son nom commun, pour pouvoir échanger plus facilement et être sûr que l’on parle de la même chose.
On peut se pencher rapidement sur comment est composé le nom latin pour mieux comprendre le nom français.
Il est en deux parties : la première désigne le Genre et la deuxième l’espèce. Un Écureuil roux, de son petit nom latin “Sciurus vulgaris” fait partie du genre « Sciurus » dans lequel on retrouve par exemple l’Écureuil gris (Sciurus carolinensis). Le “vulgaris” permet de préciser qu’il s’agit de l’Écureuil roux et pas d’un autre.
Un nom Français est très souvent composé de deux parties et reprend un peu la même idée.
Le nom français
La première partie du nom français indique le type d’espèce : une mésange, un cerf etc.
La deuxième partie précise de quelle espèce il s’agit précisément et apporte des informations en plus.
Ça peut être des informations sur :
- La couleur : Mésange bleue, Mésange noire, Digitale jaune, etc
- Une caractéristique particulière : Mésange huppée, Roitelet à triple bandeau, etc
- Le fait qu’elle soit “commune” ou associée à la présence de l’homme : Pipistrelle commune, Moineau domestique, etc
- Un comportement particulier : le “Pouillot véloce” bouge souvent, l’”Abeille charpentière” creuse dans le bois mort pour y nicher, la “Sittelle torchepot” réduit l’entrée de son nid avec de la boue, etc
- Un chant particulier : la Grenouille rieuse, le Bruant zizi, la Mouette rieuse (j’avoue qu’un rire comme ça c’est quand même assez rare), etc
- Son origine (ou endroit où elles ont été décrites et étudiées) : Chevreuil européen, Grillon d’Italie, Tourterelle turque, etc
- La personne qui l’a découverte ou une célébrité choisie : Aigle de Bonelli (décrit par Franco Andrea Bonelli), l’araignée Jotus karllagerfeldi (en référence au style du styliste et couturier Karl Lagerfeld).
Mésange bleue
Abeille charpentière
Roitelet triple-bandeau
Grenouille rieuse
Aigle de Bonelli
Pipistrelle commune
Chevreuil européen
La première partie du nom vous donne des informations sur l’aspect général d’une espèce : toutes les mésanges ont des ressemblances entre elles, c’est pour ça qu’on les appelle “Mésanges”.
Par contre un nom français est un peu moins carré qu’un nom latin : on a par exemple différents “Genres” dans les espèces que l’on appelle “Mésanges”.
On a aussi des espèces dont le nom n’est composé que d’une seule partie, c’est très courant pour les papillons par exemple. Des fois, il fait alors référence à l’apparence de l’insecte (le “Citron”, qui est jaune-vert, la “Carte géographique”, qui a des motifs particuliers, etc)
L’idée, pour mémoriser un nom, est donc de lui donner du sens en y accrochant un maximum d’informations :
“Il faut agrandir la toile, car plus la toile est grande, plus les chemins pour se rendre d’un endroit à un autre sont nombreux”6 – Sébastien Martinez.
Dans la partie suivante nous allons voir quelques trucs en plus pour retenir un nom d’espèce.
Donner encore un peu plus de sens et mémoriser
Est-ce que le Geai des chênes vous fait penser au Geai moqueur d’Hunger games ? La Buse variable vous fait peut-être penser au Brevet Universel de Sorcellerie Elémentaire (BUSE) dans Harry Potter ?
Vous pouvez très bien utiliser vos propres références : cinéma, livres, séries, etc, pour donner du sens à un nom d’espèce.
Une autre idée est de faire des associations d’idées et d’images, plus ces associations sont loufoques, plus ça fonctionne6. Impossible de retenir le nom du Lotier corniculé, cette petite plante qui fait des fleurs jaune ? Elle vous fait penser au “Loto” ? Vous pouvez imaginer une grille de loto géante sur laquelle pousse cette petite plante.
C’est une stratégie utilisée par les champions de la mémoire pour retenir des informations : créer une petite histoire entre 2 éléments pour les associer et les retenir plus facilement. Ce principe repose sur le fait qu’on se souvient bien plus facilement et longtemps d’un évènement qui nous est arrivé que d’une simple information (c’est la mémoire « épisodique »). Créer ce type d’histoire mobilise ce dernier type de mémoire et permet de retenir plus longtemps les informations (on créé un « faux souvenir »).
Ça peut paraître un peu loufoque, mais ça fonctionne vraiment et ce n’est qu’une béquille pour retenir un nom qui peut paraître un peu abstrait. Cette histoire sera vite oubliée et il ne restera plus que l’association entre l’image de cette plante et son nom.
Grâce au « Lotier corniculé » vous ne verrez plus le Loto de la même façon
Le « Geai des chênes » vous fait peut-être penser au « Geai moqueur » d’Hunger Games ?
Retenir un nom sur le long terme
Les flashcards
Nous l’avons vu, l’apprentissage repose sur 4 phases. La dernière est l’ancrage ou comment retenir une nouvelle information sur le long terme.
Le cerveau fait régulièrement le tri, une information qui n’est pas réutilisée rapidement est considérée comme non utile et est vite oubliée pour faire de la place à ce qui est vraiment considéré comme important.
C’est sur ce principe que repose la “courbe de l’oubli” ou “courbe d’Ebbinghaus” sur laquelle se base de plus en plus de méthodes et outils d’apprentissage. L’idée est de répéter une information à des intervalles réguliers et de plus en plus espacés. Le cerveau va se dire que cette information n’est pas si inutile que ça puisqu’elle est réutilisée et petit à petit va l’intégrer dans la mémoire à long terme.
Un très bon outil pour ça sont les “flashcards”. De mon côté, j’utilise de mon côté l’application “Anki” qui permet d’en créer facilement.
D’un côté de la “carte” vous indiquez l’image d’une espèce, de l’autre côté son nom (éventuellement les critères d’identification si vous voulez aller un peu plus loin).
A intervalles réguliers, l’application vous montrera l’image de l’espèce et il faudra retrouver son nom. Si vous avez bon, la prochaine répétition sera plus éloignée, sinon elle sera plus proche.
C’est un outil et une approche très efficace qui est par exemple utilisée pour apprendre le vocabulaire d’une langue étrangère (c’est le principe de l’application “Duolingo” par exemple).
Les Quiz
Une autre manière de répéter l’information est de réaliser des quiz en ligne. De nombreux sites existent. Vous pouvez par exemple vous rendre sur :
- « Trombinature » : ce site propose de nombreux quiz naturalistes et quelques guides et conseils pratiques pour reconnaître les espèces.
- « Biofotoquiz » : un peu moins complet, le principe est le même que le site précédent.
Je trouve ce deuxième moyen un peu moins efficace parce que moins ciblé sur ce que vous êtes en train d’apprendre. C’est par contre peut-être un peu plus fun à faire, je vous laisse voir 😉.
Une petite promenade dehors ?
Pour que ce soit plus concret, le mieux est quand même de faire des observations directement à l’extérieur.
Différents outils et applications existent pour identifier une espèce si vous ne savez pas ce que vous observez (Plantnet, Seek, etc), je ferais sûrement un prochain article sur le sujet 🙂.
En fonction de la saison vous pouvez essayer d’observer un type de plante ou d’animal en particulier. La fin de l’automne et l’hiver sont par exemple le bon moment pour observer les oiseaux : il n’y a pas de feuilles dans les arbres et ils sont donc plus faciles à voir.
Si vous avez un jardin, vous pouvez également apporter de la nourriture. Pour que ce soit vraiment bénéfique, il faut respecter certaines règles, nourrir seulement en hiver, par temps froid et éviter absolument certains aliments comme le pain8 (pour en savoir, plus rendez-vous ici). Sinon cela pourrait nuire aux oiseaux ce qui n’est évidemment pas l’objectif.
Pour connaître les espèces les plus communes et que vous aurez donc le plus de chance de croiser, les programmes de sciences participatives sont bien utiles : ils ont souvent des documents pédagogiques qui présentent les espèces faciles à observer (voici 2 sites de référence sur le sujet ici et ici). Pour les oiseaux, il y a par exemple l’observatoire des oiseaux des jardins (un visuel est disponible en fin de page en suivant le lien).
Conclusion
Nommer c’est s’ouvrir au monde qui nous entoure. Cela permet d’observer plus finement, de retenir et de s’émerveiller. C’est également un bon moyen de booster sa créativité en remplissant son imaginaire d’images et de mots. Pour retenir un nom d’espèce plus facilement, rien de tel que de comprendre comment il est formé et quelles informations il contient. Ce sera ensuite une question de pratique et de répétitions, des outils pratiques et ludiques existent pour ça, nous les avons vus à la fin de cet article.
Nommer peut aussi être un piège : celui de coller un peu vite une étiquette sur ce que l’on observe. Le risque est de passer à côté de détails et de ne finalement pas vraiment connaître ce que l’on a sous les yeux.
J’en reparlerai dans un futur article, mais je peux déjà vous dire que le dessin est un très bon moyen de ne pas tomber dans ce piège 😉.
J’espère que cet article vous à plu !
Avez-vous déjà essayé de reconnaître un animal ou une plante dans la nature ? Cet article vous a donné des pistes qui vous ont donné envie d’essayer ? N’hésitez pas à me faire un retour en commentaires, j’y répondrai avec plaisir !
Ressources
(1) Hartig, T.; Mitchell, R.; de Vries, S.; Frumkin, H. Nature and Health. Annu. Rev. Public Health 2014, 35 (1), 207–228. https://doi.org/10.1146/annurev-publhealth-032013-182443.
(2) Les bienfaits de la biodiversité sur notre santé. https://www.ofb.gouv.fr/la-biodiversite-lassurance-sante/les-bienfaits-de-la-biodiversite-sur-notre-sante
(3) Guéguen, N.; Meineri, S. Pourquoi la nature nous fait du bien; Dunod, 2012.
(4) Roberson, D.; Davidoff, J.; Davies, I.; Shapiro, L. Colour Categories and Category Acquisition in Himba and English. 2006. https://doi.org/10.1075/z.pics2.14rob.
(5) Richaudeau, F.; Cauquelin, M. Methode de Lecture rapide; Retz, 2004.
(6) Martinez, S. Une mémoire infaillible; Le Livre de Poche: Paris, 2018.
(7) Morizot, B.; Damasio, A.; Powers, R.; Chauvin, S. Manières d’être vivant: Enquêtes sur la vie à travers nous; Babel: Arles, 2022.
(8) Quand nourrir les oiseaux ? https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/conseils-biodiversite/conseils-biodiversite/accueillir-la-faune-sauvage/quand-nourrir-les-oiseaux
Très sympa cet article! Il explique simplement et avec humour pourquoi et comment nommer la nature permet de la (re)connaître… Et en effet les végétaux dont le nom me revient le plus facilement sont ceux auxquelles j’avais associé à une histoire… D’ailleurs le Lotier j’ai toujours du mal à m’en rappeler mais maintenant grâce à cet article je crois que c’est ancré 😉
Merci Estelle pour ton commentaire ! Super si ça à pu t’aider 🙂 Ca vaut vraiment le coup de prendre un tout petit peu de temps pour chercher comment retenir un nom, c’est vrai pour la mémorisation en général et ça marche très bien pour les noms d’espèces 🙂 Au final c’est un petit effort qui fait gagner pas mal de temps et d’énergie 😉
Bonjour Florian, ton article est très intéressant et très complet. Je fais un parallèle avec le règne des plantes. Sauf pour devenir botaniste, je ne voyais pas l’intérêt de retenir tous ces mots en latin qui me faisaient peur. Alors qu’aujourd’hui, observer une plante et pouvoir nommer sa famille ou son espèce, me fournit tellement de renseignements précieux : ces besoins, l’état de mon sol, etc.
Bonjour Muriel,
Merci beaucoup pour ton retour ! C’est vrai que c’est tellement important pour le jardinage et le potager. Je n’en ai pas parlé mais les plantes spontanées fournissent effectivement une mine d’informations comme chacune a ses propres préférences comme tu le dis très bien, en terme de sol, d’humidité, d’azote etc.