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Bienvenue sur Dessiner la nature ! Si vous aimez la nature et le dessin, vous pourriez être intéressé par mon guide “5 Clés pour découvrir la nature grâce au dessin” : Cliquez-ici pour le recevoir gratuitement 🙂.

Comment vous aider au mieux à progresser en dessin ? En voulant faire des articles très complets sur le dessin, qui viennent de mon expérience et qui ne sont pas de simples copiés-collés de ressources picorées par-ci par-là, je me suis retrouvé face à un problème … je débute en dessin. 

Je suis donc reparti de mon idée de base en faisant ce blog : progresser ensemble en vous partageant où j’en suis, mes difficultés et les astuces et ressources que je découvre qui m’aident à les surmonter.

Voici donc le premier article d’une série faisant le bilan de ma progression et des bonnes astuces que j’ai découvertes ou redécouvertes. L’idée est de faire ce type d’articles régulièrement. 

C’est parti !

Bon, ça ne fait pas tout à fait une semaine … quelques mois sont passés depuis le dernier point que j’ai fait sur ma progression en dessin (à l’occasion de mon défi de 30 jours 😉). 

Quoi de nouveau depuis ? J’ai exploré les fonds mystérieux du dessin jusqu’à tomber sur un vrai trésor quand on s’intéresse à dessiner la nature. Puis je me suis un peu perdu dans cette découverte.

Il s’agit du travail de John Muir Laws qui est un auteur, artiste et naturaliste. Il partage énormément de ressources (sur son site, sa chaîne Youtube et dans ses livres) et tout ça m’a pris un peu de temps. 

Pendant une semaine, j’ai voulu explorer un peu plus son approche du dessin en suivant plusieurs modèles pas à pas proposés dans son livre “The Laws Guide to Nature Drawing and Journaling”. Le but était de mieux comprendre son approche du dessin en l’appliquant concrètement. 

Les astuces présentées dans cet article viendront donc surtout de ce que j’ai découvert en utilisant cette approche. 

Pour voir l’intérêt de ces astuces, je vais revenir rapidement sur les principales difficultés que j’avais jusque-là. 

Point de départ et difficultés 

Après un mois à dessiner tous les jours j’ai pu voir quelques progrès (ouf) (pour en savoir plus, rendez-vous dans le bilan de mon défi ici). 

A la fin de ce défi et jusqu’à appliquer une vraie méthode, voici les principales difficultés que je rencontrai

  • Des dessins parfois peu contrastés.
  • Un temps très important pour faire les dessins, avec les traits à reprendre de nombreuses fois.
  • Une astuce très efficace pour mieux dessiner mais utilisable uniquement pour des modèles photo (retourner le modèle). 
  • Des dessins de mammifères pas vraiment au point.
Dessin au crayon graphite d'un Geai des chênes

Geai : Dernier dessin au graphite que j’ai réalisé pendant mon défi (19/05/23) 

Et donc, où en suis-je maintenant me demanderez vous ? Voyons ça tout de suite. 

Découvertes et astuces 

Pendant mon défi 30 jours, j’ai utilisé des modèles photo en les dessinant mais sans prendre vraiment le temps d’explorer en détail des méthodes de dessin. L’objectif était de réaliser un dessin par jour. J’ai donc fait au mieux avec le temps que j’avais. 

Je me suis donc un peu facilité les choses cette semaine (et oui, pas fou) en reprenant des modèles pas à pas

En dehors du fait que c’est beaucoup plus facile, l’avantage est de mieux comprendre la démarche d’un artiste pour construire un dessin. Au lieu de voir simplement le résultat, qui peut paraître inatteignable, voir clairement les étapes du dessin est plus encourageant et rend le résultat beaucoup plus accessible. Il y a souvent de bonnes astuces à prendre au passage. Ça permet d’explorer un style particulier et de voir si celui-ci nous plaît ou non, pour construire petit à petit son propre style personnel

Pour les dessins suivant l’approche globale de l’auteur est toujours la même. Je vais la détailler un peu dans les parties suivantes. Vous pouvez aussi retrouver dans l’article de la semaine dernière les principales étapes de cette approche avec 3 modèles pas à pas.

Voici les dessins de cette semaine

Dessin au graphite d'un crâne
Dessin au graphite d'un cerf
Dessin de crane de puma au graphite
Dessin au graphite d'un oignon
Dessin au graphite d'un papillon
Dessin au graphite d'une coccinelle

En fait, pas mal de problèmes ont été résolus en suivant ces modèles et cette approche du dessin. Voyons tout ça tout de suite dans les paragraphes suivants. 

Gain de temps 

Un des principaux problèmes que j’avais était le temps très important que je mettais à faire un dessin, avec de nombreuses erreurs de tracé qui obligent à effacer et recommencer les traits très souvent. 

Par exemple, je prenais comme point de repère une partie du dessin, qui n’était pas forcément tout à fait correcte. Le nouveau trait dessiné ne pouvait donc pas être correct non plus et petit à petit mon dessin se construisait en accumulant les petites erreurs de tracé. A la fin, plus rien n’allait et il fallait tout recommencer … 

Je vérifiais donc souvent chaque trait en le recommençant le plus tôt possible pour éviter d’accumuler ces petites erreurs. Bref, c’était vraiment super long. 

Voici les principales étapes de cette méthode qui m’ont permis d’éviter ce problème. 

Dessiner les formes principales en traits légers

Avant de se lancer dans les traits précis, la première étape proposée est de placer les formes principales avec un trait léger : un rond pour une tête, un ovale pour un corps, un trait pour une patte, etc. Ce qui est très important à ce niveau là est de faire attention à bien placer ces formes et à avoir des proportions exactes avant de passer à la suite. L’auteur utilise un crayon bleu très clair et effaçable pour ses dessins. C’est une astuce que je vais continuer à appliquer je pense, vous trouverez les références de ce crayon particulier dans la partie “Matériel utilisé”.  

Non photo blue pencil de Prismacolor (20028)

Ce crayon est parfait pour les traits de construction : il ne se voit presque pas et n’a pas forcément besoin d’être effacé

Tracer la ligne centrale en trait léger

Pour dessiner correctement quelque chose, ce qui aide beaucoup est de tracer la ligne centrale : on la voit très bien sur les photos : il s’agit de la ligne qui passe au milieu du crâne ou de celle passant au milieu du corps de la coccinelle (à prolonger jusqu’à la tête).

Elle vous permet de garder la symétrie et de voir à quel moment les formes sont raccourcies. Par exemple, sur le dessin de coccinelle, la tâche au niveau du dos située à gauche est ovale au lieu d’être ronde. C’est dû au fait que la coccinelle est vue de 3/4. C’est la même chose pour tous les sujets vu sous cet angle : la partie la plus éloignée de l’observateur se retrouve raccourcie. La ligne centrale vous aidera à voir à partir de quel moment les formes doivent être raccourcies. 

Utiliser des lignes parallèles

Ah les lignes parallèles … ça change la vie ! (si si, je vous assure). C’est ce qui permet de s’assurer que les éléments sont bien orientés et alignés. Pour les crânes voici quelques éléments qui, s’ils ne sont pas parallèles, risque de faire ressembler votre dessin à une œuvre cubiste : le bas du crâne, les bas des dents, le bas et le haut du nez, le bas et le haut des yeux. 

Ces lignes sont vraiment très aidantes pour les dessins de 3/4 (encore notre coccinelle et les deux crânes) qui ne sont pas toujours évidents à réaliser.

Tracer des lignes pour désarondir le tout

Dans chaque dessin il y a souvent beaucoup de lignes droites ainsi que des angles particuliers. Dessiner les formes principales peut rendre le dessin trop rond si on s’arrête là. L’idée est de simplement tracer des traits là où il y a des changements d’angles ou des lignes plus droites.

A l’étape suivante, il s’agit de dessiner les formes exactes en vous appuyant sur ces traits de construction. Plus ces traits seront exacts grâce à ces lignes droites, plus ce sera facile ensuite. Une fois que tous ces traits de construction sont tracés, vous pouvez dessiner avec confiance en sachant que vous n’aurez pas à recommencer 50 fois, les proportions étant bonnes et tous les éléments étant à leur place. 

Des valeurs plus tranchées

Dans la nature, il n’y a pas grand chose de tout à fait rond. Les formes présentes des faces qui font qu’une ombre peut être juste à côté d’une partie très éclairée. Une valeur très claire sera à côté d’une valeur très sombre (typiquement les 2 dessins de crâne). Du coup, la lumière ne fait pas de dégradé tout doux et très progressif (dessin de l’oignon) comme je l’ai peut-être un peu trop fait jusque-là. 

 Les hachures sont aussi plus marquées que ce que j’ai eu tendance à faire jusqu’à maintenant.  

Dans les modèles, l’auteur utilise principalement un crayon 2B, ce qui donne un dessin moins pâle et des traits qui ressortent plus. 

Représenter la profondeur

Une autre astuce pour rendre les dessins un peu plus sympa concerne la profondeur. Les parties du dessin qui sont au premier plan ont des contours plus épais et plus foncés. Ça se voit bien sur le dessin de l’oignon et sur le deuxième dessin de crâne. Ce qui fait que ça fonctionne c’est que comme ces parties sont au premier plan, elles créent une ombre sur la partie juste derrière elles. Un contour plus épais les fait donc ressortir et donne l’impression qu’elles sont à l’avant du dessin. Certaines parties du dessin ressortent et le tout est moins plat. 

Dessin de crane de puma au graphite

C’est parfois mieux d’avoir des changements de teintes marquées
et non progressives. Des contours épais font ressortir les parties au premier plan

Utiliser une estompe

Pour les sujets assez ronds comme l’oignon dessiné, les ombres peuvent être beaucoup plus progressives. La technique ici est d’utiliser un crayon assez gras comme un 2B par exemple, et de commencer à hachurer les parties les plus sombres avec des hachures assez épaisses. 

L’estompe sert à atténuer ces traits et à répartir le crayon sur le reste du dessin. Plus on s’éloigne de la zone crayonnée, moins il y aura de graphite sur l’estompe ce qui fait que la zone sera plus claire. 

Dans le dessin de l’oignon, la lumière vient d’en haut à gauche. La partie la plus sombre est en bas à droite, c’est la partie la plus sombre et c’est celle où les hachures ont été faites. La partie la plus claire est la plus éloignée de la zone crayonnée. En répartissant le crayon avec l’estompe il y aura automatiquement moins de graphite quand vous arriverez à la partie qui doit être plus claire, celle-ci étant plus éloignée, le graphite aura été réparti avant dans les parties les plus proches. 

Dans ce pas à pas j’ai utilisé un crayon gomme pour “dessiner” les reflets en enlevant du crayon par bande. Je n’avais jamais essayé et c’est plutôt pas mal comme astuce 🙂.

Dessin au graphite d'un oignon

Un crayon-gomme, une estompe et des contours repassés pour cet oignon

Comprendre l’anatomie 

Nous voici au dernier truc de dessin. 

Dessiner des mammifères est quelque chose d’assez compliqué. Même si la forme est bien respectée, votre animal peut vite avoir l’air plat s’il y a un souci avec le pelage (jetez un oeil à mon dessin de renard, juste en dessous … on est pas loin d’un effet crêpe). 

Ce qui donne du relief est de dessiner des ombres de manière à ce qu’elles fassent ressortir le relief de l’animal : les pattes, les muscles etc.

Ce qui aide beaucoup est de comprendre l’anatomie pour savoir où placer des traits plus appuyés pour faire ressortir tout ça. 

Ça reste à pratiquer de mon côté, il n’y a pas de quoi sauter au plafond avec le cerf que j’ai dessiné ! 

Il est quand même beaucoup moins plat que ce que j’ai fait jusque-là. 

Dessin de renard au crayon graphite

Dessin de renard (01/05/23)

Dessin au graphite d'un cerf

Dessin de Cerf mulet ( 27/09/23)

Voilà, c’était la dernière astuce que j’ai découverte cette semaine. J’espère que ces petits trucs vous aideront dans votre pratique du dessin 🙂

Cette article avait pour but de faire une revue rapide de quelques découvertes que j’ai pu faire, je reviendrai plus en détail sur certains points dans de prochains articles 😉.

Pour finir voici un petit récap de tout ça ainsi que le matériel que j’ai utilisé cette semaine.

Bilan et points clés

Les découvertes de la semaine :
  • Un gain de temps important par rapport aux dessins que j’ai réalisés pendant mon défi 30 jours.
  • Je n’ai pas retourné les modèles. Bien que ce soit une astuce efficace, en pratique c’est dur de l’appliquer pour dessiner en extérieur sur le vif (j’essaye de me passer de cette astuce comme c’est quelque chose que j’ai envie de développer). 
  • Plus de plaisir à dessiner : je n’ai pas eu à effacer et reprendre 50 fois les traits. Une fois les formes placées et les proportions vérifiées, c’est possible de continuer le dessin avec confiance. 
  • Une redécouverte de l’utilisation du crayon 2B qui donne un résultat plus contrasté.
  • J’ai exploré d’autres approches du dessin au graphite : avec des hachures plus marquées, en utilisant une estompe ou en “dessinant” avec un crayon-gomme.
  • C’est important de comprendre l’anatomie pour dessiner; particulièrement pour les mammifères. Ça aide beaucoup pour dessiner la fourrure en faisant apparaître les muscles et reliefs par des zones plus sombres ce qui évite que l’animal n’est l’air plat comme une crêpe. 

En pratique

Pour voir si cette approche vous convient et vous aide, vous pouvez essayer un des 3 modèles pas à pas proposés dans cet article. La démarche est la même, seul les sujets dessinés sont différents 🙂.

Matériel utilisé

Voici le matériel que j’ai utilisé cette semaine : 

  • Porte mine 0.5 mm avec des mines : 
    • 2B
    • 4H
    • HB (peu utilisé)
  • Crayon gomme « Tombow Mono-Zero »
  • Fixatif pour techniques sèches (utile si vous utilisez un crayon gras comme un 2B, évite que le crayon ne bave sur la page qui la recouvre en fermant votre carnet de dessin)
  • Estompes
  • “Non photo blue pencil col-Erase Prismacolor #20028” (les autres références fonctionnent beaucoup moins bien selon John Muir Laws). 

Vous pouvez très bien faire sans ce dernier crayon qui est utilisé pour la première étape du dessin (placer les formes et les proportions). Il peut être remplacé par un crayon sec de type 4H. C’est quand même un crayon bien pratique que je vais continuer à utiliser je pense. Il est assez dur à trouver, je suis tombé sur une seule boutique en ligne qui le vende en France : ici.

Et en bonus, une vidéo qui résume l’approche de John Muir Laws pour ses dessins 🙂 (les sous-titres peuvent être activés, il faut d’abord les afficher en anglais puis refaire l’opération pour faire apparaître la traduction). 

Ressources

LAWS, J. M. Laws Guide to Nature Drawing and Journaling; Heyday Books: Berkeley, California, 2016.

Et vous, quelles sont vos difficultés principales en dessin et avez vous trouvez des astuces pour les dépasser ? Ces conseils vous ont-ils aidés ? Je serais très intéressé par avoir votre avis en commentaires !

Si vous avez aimé cet article, vous êtes libre de le partager !

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