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Alors que la période de Noël approche, décorations et sapins de noël ne vont pas tarder à apparaître et à remplir magasin, maisons et appartements …

D’ailleurs, est-ce que les “sapins” de Noël sont vraiment des Sapins ? Quelles différences avec les Épicéas ? Et les Pins dans tout ça ? … 

Dans cet article nous allons voir comment différencier ces 3 types d’arbres facilement et à coup sûr. Pour qu’il n’y ait pas de confusion, il va falloir faire un petit détour en parlant de deux autres espèces avec des aiguilles : le Mélèze et l’If. 

Un peu comme pour reconnaître un oiseau, le mieux est de procéder par élimination. Avec les bons critères en tête, certaines espèces de conifères se reconnaissent du premier coup d’œil. Pour les espèces restantes (les Sapins et Épicéas), il suffira d’observer certains détails pour savoir rapidement les différencier. 

A la fin de cet article ces 5 espèces n’auront plus de secrets pour vous ! Vous verrez, ce n’est pas très compliqué 😉.

En fait, pour différencier les différentes espèces de conifères, il n’y a pas énormément de choses à savoir : l’essentiel se passe au niveau des aiguilles

On peut distinguer 2 groupes de conifères en fonction de comment sont rattachées les aiguilles aux branches : soit plusieurs aiguilles partent d’un même point (pour les Pins et les Mélèzes), soit chaque aiguille part d’un point différent (pour les Ifs, les Sapins et les Épicéas). Voyons d’abord le premier groupe 🙂. 

Une fois que vous saurez reconnaître les espèces les plus évidentes, vous pourrez rapidement en déduire que l’arbre que vous avez sous les yeux est soit un Sapin, soit un Épicéa. Bien-sûr, dans un magasin à la période de Noël se sera forcément le cas. Par contre dans la nature non. Avec ces conseils vous pourrez donc reconnaître les arbres à aiguilles dans toutes les situations 😉. 

Pour les Pins et les Mélèzes, à chaque fois, plusieurs aiguilles sont rattachées à un même point. Nous allons le voir juste après, ce n’est pas le cas chez les autres conifères. 

Le Pin

Chez le Pin, les aiguilles sont regroupées par 2 à 5 et sont relativement longues

La seule confusion possible est avec le Cèdre qui a des aiguilles plus courtes (2 cm chez le Cèdre et minimum 3 cm chez l’espèce de Pin aux aiguilles les plus courtes). 

Ces 2 seuls critères vous permettront à coup sûr de reconnaître un Pin. 

Pas facile d’en dire plus, chaque espèce de Pin ayant ses propres caractéristiques. On peut quand même dire que chez toutes les espèces présentes en France, les cônes sont orientés vers le sol (ils sont orientés vers le haut chez le Cèdre), sauf chez une espèce, qui se retrouve principalement en haute montagne (1700 – 2400 m), le Pin cembro.

Si vous vous promenez en bord de mer, les conifères que vous croiserez seront certainement des Pins. C’est un peu comme certaines personnes qui préfèrent avoir les pieds dans le sable plutôt que de partir à la montagne : certains Pins préfèrent avec leur racines dans le sable plutôt que de les planter ailleurs. Pour ces espèces, c’est donc plutôt le sable qui les intéresse que la mer et on pourra les retrouver ailleurs : tant qu’il y a du sable, elles sont contentes ! 

Les seuls autres conifères qui aiment avoir leurs racines dans le sable sont les Cyprès mais ils se reconnaissent bien à leur forme souvent allongée et à leurs aiguilles qui ressemblent à des écailles. 

Même si un conifère qui pousse dans un sol sableux sera très certainement un Pin, ce n’est pas un critère que l’on peut généraliser à toutes les espèces de Pins et certains préfèreront d’autres types de sols. 

Passons à la deuxième espèce : le Mélèze. 

illustration botanique d'un Pin en couleurs : aiguilles, cône, branche

Pin sylvestre (Floranet – Wikimédia)

Le Mélèze

Chez le Mélèze on ne fait pas dans le détail ! Les aiguilles sont relativement longues (3 cm) et fines (moins de 1 mm) mais sont surtout regroupées par paquets denses.

De nombreuses aiguilles partent d’un même point : au minimum 6 et jusqu’à 50 (en moyenne plutôt 35 à 45)

Ce seul critère est suffisant pour reconnaître cet arbre. 

Spontanément, on le retrouve plutôt en montagne mais il a été implanté en plaine et on peut le croiser dans d’autres endroits.

illustration botanique d'un Mélèze en couleurs : aiguilles, cône, branche

Mélèze (Prof. Dr. Otto Wilhelm Thomé – Wikimédia)

Mélèze en automne : les aiguilles sont oranges

Le Mélèze prend des couleurs jaunes-orangées en automne ! (Juan Rubiano – Wikimédia)

Changement de couleurs

Le Mélèze est le seul conifère à perdre ses aiguilles en hiver. Comme chez les arbres feuillus, ses aiguilles changent de couleur à l’automne et prennent des teintes jaunes-orangées. 

Sapin, Épicéa et If : un point d’attache, une aiguille

Pour ces arbres à chaque point n’est rattaché qu’une seule aiguille. 

Si vous rencontrez un arbre avec des aiguilles et que vous pouvez voir rapidement qu’il ne s’agit pas d’un Pin, d’un Mélèze ou d’un If, ce sera forcément soit un Sapin, soit un Épicéa (je ne compte pas ici les Cyprès et les Thuyas dont les aiguilles ressemblent à des écailles et se reconnaissent donc bien). 

Vous pourrez alors regarder uniquement les critères qui permettent de différencier ces deux types d’arbres. Voyons donc tout de suite comment reconnaître les Ifs. 

L’If

Chez les Ifs, les aiguilles sont réparties de chaque côté des rameaux et se terminent en pointe

Au milieu de chacune et sur les 2 faces, on retrouve une nervure centrale plus épaisse. Sous l’aiguille la couleur est vert pâle de chaque côté de cette nervure.

Ces critères le différencient à coup sûr du sapin dont les aiguilles sont disposées de la même manière. 

Si vous voulez aller un peu plus loin voici quelques critères supplémentaires : 

Un qui ne trompe pas : les “baies” rouges (appelées “airelles”) que l’on retrouve sur certains Ifs. Chez ces arbres, les pieds mâles et femelles sont séparés, certains arbres seront donc mâles et d’autres femelles. 

Ces “baies” sont en fait l’équivalent des cônes chez les autres conifères : ce sont des cônes femelles qui se retrouvent donc uniquement sur les pieds femelles. 

L’If est aussi un arbre à croissance très lente, il ne dépasse jamais les 25 m mais atteint très rarement cette taille. Il est souvent bien plus petit. Un arbre de 10m peut par exemple avoir 1000 ans. En comparaison, les Sapins peuvent atteindre 50 à 60 m.

Enfin l’écorce est brun-rougeâtre. 

Illustration botanique d'un if : aiguilles, cônes, branches

If commun (Wikimédia)

Ifs, toxicité et cimetières

Ces arbres, qui peuvent vivre plus de mille ans se retrouvent souvent dans les cimetières. Ils sont associés à l’immortalité à cause de cette très longue durée de vie ce qui explique qu’on les plantaient dans ces endroits. Entièrement toxique, ils pouvaient aussi avoir comme rôle d’indiquer que cet espace était consacré : toxique également pour les animaux, à cet endroit, il ne devait pas y avoir de pâture. On lui donnait aussi comme qualité de chasser les odeurs nuisibles, ce qui était un vrai problème dans ces espaces. 

Le Sapin

Nous arrivons finalement aux Sapins. Pour les reconnaître, le critère principal est toujours situé au niveau des aiguilles.

Elles sont réparties de chaque côté du rameau, sur un plan, et sont plus ou moins aplaties au bout.
Chez certains arbres, les aiguilles ne sont pas clairement réparties sur un plan mais sont plutôt tout autour du rameau.

Enfin, on retrouve 2 raies blanches bien marquées sur leur face inférieure

Les cônes sont orientés vers le haut

Cônes d'un Sapin pectiné : dressés vers le haut

Les cônes des sapins sont orientés vers le haut

Face inférieur des aiguilles d'un Sapin pectiné

Sous les aiguilles on retrouve 2 bandes blanches caractéristiques

Le Sapin de Nordmann

Le Sapin de Nordmann, qui est très utilisé comme arbre de Noël, pousse à l’état sauvage dans les montagnes au nord de la Turquie et du Caucase qui sont chaudes et sèches. Son nom vient du botaniste finlandais qui l’a importé qui s’appelait lui-même Nordmann. Il est bien adapté à la sécheresse et perd donc peu ses aiguilles dans nos maisons et appartements chauffés, parfait pour un arbre de Noël !

L’Epicéa

Les Épicéas ressemblent assez aux sapins.

Les aiguilles sont réparties tout autour des rameaux et sont piquantes.

Un dernier critère qui permet de ne pas se tromper : les cônes sont orientés vers le sol. L’Épicéa commun est le typique “arbre de Noël” même si le Sapin de Nordmann est de plus en plus utilisé. 

Illustration botanique d'un épicéa : branche, aiguilles, cônes

Epicéa commun (Prof. Dr. Otto Wilhelm Thomé – Wikimédia)

Pourquoi nommer les espèces ? 

  • Nommer les espèces est à la fois un risque (mettre une étiquette sur l’espèce que l’on a sous les yeux, penser qu’on la connaît et ne plus vraiment l’observer) mais permet aussi de mieux voir. Pour réussir à nommer une espèce il faut être capable de voir les détails qui permettent de la différencier d’une autre espèce, des détails que l’on aurait peut être pas vu sans cet effort fait pour mettre un nom. 
  • Une étude de récente va également dans ce sens en posant la question de savoir si on peut voir quelque chose que l’on ne sait pas nommer. Cette étude passionnante porte sur la perception de la couleur bleue et montre que les mots que l’on connaît et que l’on utilise influencent directement nos perceptions et ce que l’on est capable de voir. Vous pouvez retrouver un résumé de cette étude dans les 3 premières minutes de cette courte vidéo.
  • Enfin, nommer c’est aussi pouvoir connaître et inventorier les espèces, ce qui permet de discuter entre spécialiste et de mettre en place des actions de préservation si besoin.
Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet passionnant et je ferais peut-être de prochains articles dessus 🙂.

Conclusion

Nous avons vu dans cet article comment reconnaître 5 types de conifères dont les Sapins et les Épicéas qui de loin ne sont pas évident à différencier. Le critère essentiel à observer est au niveau des aiguilles : est-ce qu’une ou plusieurs aiguilles partent d’un seul point ? Comment sont-elles dessous ? 

Puis éventuellement, vous pouvez regarder si elles sont pointues ou plates au bout et quelle est leur longueur approximative. 

Je vous propose de résumer tout ça dans les deux tableaux suivants. 

Tableau récapitulatif pour reconnaître le pin et le mélèze
Tableau récapitulatif pour reconnaître if, sapin et épicéa
Pour mémoriser les différences entre Sapin et Epicéa je vous propose quelques moyens mnémotechniques : 
    • Chez les Epicéa, les cônes sont orientés vers le bas (chez les Sapins c’est donc le contraire, ils sont orientés vers le haut). 
    • Dans “Épicéa” on peut entendre le mot “épice”, les épices sont réputées pour piquer, comme les aiguilles des Épicéas (le contraire des Sapins qui ont les aiguilles plates au bout).
    • Les sapins sont associés à Noël et donc à la neige. Sous les aiguilles on retrouve deux traces blanches séparées par une bande verte. Ces bandes sont parfois appelées des “traces de ski”. Le ski est également associé à la neige, c’est donc un bon moyen de faire le lien entre les sapins et les bandes blanches sous leurs aiguilles. 

      sapin = noël ; noël = neige > sapin = neige
      sapin = neige ; neige = ski > sapin = ski
            > Il y a des “traces de ski” sous les aiguilles des sapins. 

        Le but de cet article était de différencier les différents types de conifères, je ne suis pas entré dans le détail pour arriver jusqu’au niveau des espèces d’arbres pour ne pas compliquer et allonger l’article. Il aurait fallu prendre en compte des critères moins évidents et plus nombreux et ce n’était pas le but de cet article plutôt généraliste.

        Pour ceux qui veulent aller un peu plus loin, vous trouverez un document réalisé par l’ONF dans les ressources. Il indique comment reconnaître les principaux feuillus et conifères de France. 

        Ressources consultées

        • Streeter, D.; Hart-Davis, C.; Hardcastle, A.; Cole, F.; Collectif. Guide Delachaux des fleurs de France et d’Europe; Delachaux et Niestlé: Paris, 2011.
        Pour aller plus loin :

        Cet article vous à inspiré, intéressé ? Vous connaissiez les différences entre ces différents arbres ? N’hésitez pas à me faire un retour en commentaire, j’y répondrai avec plaisir !

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