Dessiner la nature en extérieur n’est pas forcément évident.

Ce type de dessin n’a rien à voir avec un dessin qui serait réalisé bien au chaud, dans le confort d’un bureau, avec un sujet immobile.

Les compétences à mobiliser sont bien spécifiques et correspondent aux contraintes du dessin en extérieur : dessiner un sujet qui peut bouger à n’importe quel moment, dans des conditions qui ne sont pas idéales aussi bien pour la météo (vent, lumière changeante, pluie soudaine) qu’au niveau du confort d’installation.

Les exercices que nous allons voir dans cet article vont vous permettre de travailler les points essentiels utiles pour ce type de dessin.

En bonus, ils vous permettront de vous améliorer aussi bien en dessin en extérieur, qu’en dessin en intérieur 🙂.

Ils pourront être fait à n’importe quel moment, à la suite les uns des autres ou individuellement.

Ils sont tirés du livre de Clare Walker Leslie, The art of field sketching¹ et je les ai testés et approuvés pour leur efficacité 😉.

Comme ils m’ont bien aidé dans cette pratique qui n’est pas évidente, je vous les partage dans cet article.

C’est parti, bonnes découvertes !

Ce qu’est le dessin sur le terrain et ce que ce n’est pas

Dessiner sur le terrain est très différent de dessiner en intérieur. L’objectif et le type de rendu n’est donc pas le même.

Ici, il s’agit plus de dessiner pour apprendre des choses sur le vivant que pour la qualité artistique du dessin en lui-même.

On ne cherche pas forcément à faire un beau dessin, mais un dessin utile, qui capture une observation : un comportement, un détail, une posture, une interaction entre 2 espèces ou entre une espèce et son milieu de vie.

Le dessin permet alors d’être plus attentif et d’observer des choses que l’on aurait peut-être pas remarquées autrement (puisque cette activité oblige à s’arrêter et à observer).

On peut alors faire de nombreuses découvertes et s’en souvenir précisément.

Dessiner sur le terrain permet aussi de s’améliorer en dessin, puisque l’on pratique, mais ce n’est pas l’objectif final.

Le côté technique (les couleurs, textures, etc) peut être travaillé à part, en intérieur.

D’un autre côté, observer la nature et la dessiner en extérieur peut vous permettre de vous rendre compte des sujets qui vous intéressent, et des limites que vous rencontrez pour les représenter.

Ce sera alors une bonne indication et une bonne source de motivation pour savoir quoi travailler. C’est exactement ce qui s’est passé quand je me suis rendu dans les Pyrénées à l’occasion d’une sortie nature que j’ai animée (pour en savoir plus c’est par ici 😉).

Vous n’avez donc aucune pression, pas besoin d’avoir des compétences particulières en dessin pour sortir votre carnet et votre crayon puisque le dessin ici est uniquement utilisé comme un outil pour apprendre et pour observer de manière plus précise et attentive.

Si votre dessin vous à permis d’apprendre des choses, c’est un succès, quel que soit le résultat sur votre feuille.

Après cette petite introduction, rentrons tout de suite dans le vif du sujet avec les exercices !

Le dessin permet d’observer précisément et de rédécouvrir le vivant autour de soi ! (Pixabay)

Exercices pour dessiner en extérieur plus facilement

Avant tout, voici quelques petits conseils pour bien aborder ces exercices 🙂.

Pour vous familiariser avec, le mieux est de les tester en intérieur ou en extérieur dans un endroit où vous ne serez pas dérangé.

Pour faire les exercices les uns à la suite des autres vous aurez besoin de 30 minutes environ, moins si vous les faites de manière indépendante les uns des autres.

Il s’agit d’exercices, on ne cherche donc pas la qualité du dessin obtenu en les faisant.

Ne soyez donc pas frustré si le rendu est peu précis ou ne ressemble pas à grand chose, c’est tout à fait normal, d’autant plus les premières fois où vous les ferez.

Répétés régulièrement, comme échauffement par exemple, ils vous permettront de travailler les compétences clés du dessin en extérieur et de réussir à capturer vos observations bien plus facilement.

Choix du sujet et premières observations

La première chose, qui est vraiment importante, est de choisir un sujet qui vous intéresse.

Idéalement, pour faciliter la réalisation de ces exercices, il devrait pouvoir tenir dans votre main, et ne pas bouger.

Ça peut être par exemple une plume, le fruit sec d’un arbre (gland, noisette, marron, …), un coquillage, la coquille d’un escargot, voire même un fruit ou légume sorti de votre frigidaire.

Le dessin est avant tout une affaire d’observation. Prenez donc d’abord le temps de bien observer votre sujet depuis différents points de vue. 

Soyez attentif aux formes, aux couleurs et aux textures.

Pour observer avec plus de précision encore, vous pouvez vous poser des questions, en vous demandant par exemple pourquoi votre sujet a cette forme, quelle est la fonction de cette partie et forme du sujet ou de cette texture ou couleur.

L’observation est la base de tout dessin, en intérieur comme en extérieur.

Après ces premiers conseils, je vous propose de voir tout de suite le premier exercice 🙂.

Ce petit coquillage nous servira de modèle pour la suite 🙂

Le dessin de mémoire

Pourquoi cet exercice est important ?

Un des conseils qui ressort du livre The Art Of Field Sketching, et qui est très important je trouve, est que si vous avez le choix entre observer et dessiner, observez toujours, et dessinez ensuite ce dont vous vous rappelez.

Quand on est en extérieur c’est effectivement intéressant de passer plus de temps à observer la nature que sa feuille de dessin.

Ça peut paraître bête dit comme ça, mais c’est un vrai risque quand on veut dessiner la nature dehors.

On peut alors louper le comportement d’un animal, ou louper le simple plaisir de prendre le temps d’observer cet animal.

De mon côté, ça a été très frustrant au début de me rendre compte plusieurs fois lors de sortie nature que j’aurais vu beaucoup plus de choses si j’avais seulement observé et pas dessiné. J’aurais moins retenu, mais plus vu.

En voyant un oiseau, ça m’est arrivé souvent de me jeter sur mon carnet pour le dessiner, d’avoir le temps de faire 3 lignes et au moment de relever le nez pour l’observer à nouveau et pouvoir continuer le dessin, de m’apercevoir qu’il était parti …

Je n’avais à peine vu l’oiseau, et j’avais seulement fait 3 malheureuses lignes sur ma feuille …

L’exercice que nous allons voir permet de prendre le temps d’observer, puis de dessiner ce qu’on a vu une fois que l’animal est parti.

Il est très complémentaire de l’exercice que l’on va voir un peu plus loin pour apprendre à capturer rapidement une observation.

Il permet enfin de « dessiner » quand on a pas de feuille sous la main : vous pouvez observer précisément ce que vous avez sous les yeux, puis le dessiner dès que vous serez chez vous avec une feuille à portée de main à partir de ce dont vous vous souviendrez.

Exercice du dessin de mémoire étape par étape

Commencez par prendre une bonne minute pour observer et mémoriser 4 ou 5 éléments clés qui permettent de décrire le sujet que vous avez choisi précédemment (les formes globales, les proportions, des angles caractéristiques et quelques détails clés par exemple).

Mettez ensuite votre sujet de côté et dessinez ce dont vous vous rappelez avec de simples lignes.

Vous pouvez ajouter des annotations écrites de ce dont vous vous souvenez en plus qui vous semble intéressant : couleurs, taille, textures, …

Quand vous avez fait le tour de tout ce dont vous vous souvenez, reprenez votre sujet et comparez votre dessin avec la réalité.

Si vous avez le temps, vous pouvez recommencer avec le même sujet autant de fois que vous le souhaitez (en prenant à nouveau une minute pour l’observer) en essayant de faire un dessin un peu plus précis et abouti.

Passons tout de suite au deuxième exercice, pour travailler l’observation.

Le 2ème dessin (à gauche) est un peu plus précis mais ce n’est vraiment pas un exercice évident ! Commencez de préférence avec un sujet assez simple 😉

Exercice du dessin en contours aveugles

Pourquoi cet exercice est important ?

Ce deuxième exercice va vous permettre d’apprendre à observer précisément et à mieux comprendre votre sujet en vous défaisant des représentations et préconceptions que vous pourriez en avoir (qui sont souvent simplifiées)².

En fait, nous allons apprendre à « dessiner avec les yeux » et faire en sorte que la main suive naturellement ce que vous observez.

Cet exercice est donc également utile pour apprendre à dessiner sans quitter votre sujet des yeux.

Ça peut être particulièrement intéressant pour un animal qui bouge, pour ne pas perdre une miette de votre observation par exemple 🙂.

Le résultat ne sera pas très précis, mais vous permettra de capturer une posture ou un comportement.

Pour le dessin en général, cet exercice est souvent conseillé parce qu’il permet d’apprendre à observer de manière précise et donc de représenter les détails de son sujet pour un résultat plus réaliste et précis.

C’est un des piliers du dessin d’observation.

Exercice du dessin en contours aveugles étape par étape

Posez votre sujet un peu éloigné de vous, sur votre gauche si vous êtes droitier et sur votre droite si vous êtes gaucher.

L’idée est de pouvoir dessiner en ne voyant que votre sujet, sans voir votre feuille ni votre main donc.

Pour vous aider, si besoin, vous pouvez poser la main qui ne dessine pas sur votre visage de manière à vous empêcher de voir votre feuille.

Tout au long de l’exercice, il faudra résister à l’envie de regarder la feuille, c’est important pour qu’il soit vraiment efficace.

Suivez ensuite avec vos yeux, lentement et avec un rythme régulier, les contours de votre sujet.

Exactement en même temps, votre main dessine le contour que vous êtes en train d’observer.

Pour que ça fonctionne, à aucun moment il ne faudra décoller votre crayon de votre feuille.

Vous pouvez aussi dessiner les contours intérieurs et les détails en faisant des allers retours avec votre crayon si nécessaire, mais sans jamais le décoller de votre feuille.

Cet exercice peut prendre environ 3 minutes mais prenez le temps nécessaire.

Le dessin ne sera pas ressemblant mais ce n’est pas le but. Le but est d’apprendre à observer précisément et à mieux connaître le sujet que vous avez sous les yeux.

Ça peut aussi être un bon échauffement avant d’entamer un dessin plus abouti.

Il permet aussi d’enlever un peu de pression par rapport au résultat obtenu en mettant l’accent davantage sur l’observation, ce qui est justement ce que l’on cherche à faire avec le dessin sur le terrain 🙂.

Ou comment s’améliorer en dessin et avoir un rendu original et unique

Le prochain exercice va vous permettre d’apprendre à capturer rapidement une observation, avec seulement quelques traits.

Exercice de dessin « gesture »

Pourquoi cet exercice est important ?

Le dessin de type gesture est simplement un dessin fait rapidement, qui ne s’attarde pas sur les détails, mais qui se concentre sur les formes globales, les postures, les comportements et les éléments clés.

Une des grosses contraintes quand on dessine le vivant en extérieur est le temps dont on dispose.

Pour les animaux par exemple, on ne sait jamais combien de temps on va avoir pour les dessiner avant qu’ils ne bougent ou ne partent.

Même pour les sujets immobiles comme les plantes, ça peut être une contrainte importante : on peut être amené à bouger, parce qu’on est avec des amis qui souhaitent avancer, parce que l’on est à un endroit passant ou peu confortable ou parce qu’il se met brusquement à pleuvoir.

Le froid ou le vent peuvent aussi inciter à écourter le temps passé à dessiner …

Pour toutes ces raisons, apprendre à capturer rapidement l’essentiel d’une observation est donc très important.

Exercice du dessin « gesture » étape par étape

La première chose est de se donner un temps très court, de se minuter et de se tenir à ce temps, que le dessin soit fini ou non.

Vous pouvez par exemple commencer avec un temps de 20 secondes.

Essayez de regarder votre sujet dans son ensemble plutôt que de vous focaliser sur un détail. Les lignes sont souples, continues et rapides.

Pour ça, utilisez au maximum tous le bras, en le gardant détendu pour un mouvement fluide.

Vous pouvez aussi essayer de tenir votre crayon un peu plus haut que d’habitude.

La clé est vraiment la souplesse, la détente est la fluidité du geste. N’appuyez donc pas trop fort et détendez au mieux votre bras et votre main.

Le geste est rapide, on se concentre sur la forme globale, la posture, les caractéristiques clés et les comportements.

Les masses et les détails sont représentés en même temps à l’aide de lignes qui peuvent se superposer : ne prenez pas le temps d’effacer ni de juger le résultat.

Pour le temps vous pouvez essayer la démarche suivante : répétez l’exercice en augmentant progressivement le temps, en bougeant votre sujet à chaque fois et en vous limitant strictement au temps fixé.

Vous pouvez par exemple faire un dessin en 3 secondes, 5 secondes, 30 secondes, et enfin un dernier dessin en une minute.

Ces temps sont très courts donc encore une fois ne soyez pas frustré si vous n’obtenez que quelques traits.

Cet exercice va vous permettre de vous mettre en condition de dessiner un sujet qui bouge, et d’apprendre à capter l’essentiel d’une posture ou d’un comportement en quelques traits, sans vous occuper des détails.

Ici, on cherche à noter un maximum de choses tant que l’on a le sujet sous les yeux, la beauté du dessin n’est vraiment pas importante.

La dernière astuce pour aller plus vite est de faire de petits dessins plutôt que des dessins plus importants (vous aurez moins de traits à faire 🙂).

Pour finir je vous propose un dernier exercice qui va vous permettre d’intégrer toutes les informations que vous avez découvertes sur votre sujet avec les exercices précédents en faisant un dessin plus détaillé.

Ou comment s’entraîner à capter l’essentiel d’une observation en un clin d’œil

Exercice du dessin détaillé

Pourquoi cet exercice est important ?

Le rendu des exercices que nous avons vu jusque là peut être un peu frustrant mais ils vous ont réellement permis de découvrir des choses sur votre sujet et de développer des compétences clés pour le dessin en extérieur : la mémoire visuelle, la rapidité et l’observation.

Avec l’exercice suivant, on va voir comment intégrer ces découvertes dans un dessin plus abouti et comment travailler deux notions essentielles pour le rendu final : les formes et les proportions.

Les formes, les proportions, les postures, sont en effet les choses les plus importantes à prendre en note sur le terrain.

Les détails peuvent être ajoutés ensuite, de mémoire, avec des références photo ou grâce à des guides d’identification papiers si vous avez identifié l’espèce observée.

Exercice du dessin détaillé étape par étape

La première chose est d’utiliser des traits de construction pour bloquer les formes et les proportions.

Il s’agit de traits légers, rapides à faire, et faciles à corriger.

Ne vous occupez pas des détails mais observez simplement les proportions générales et indiquez les rapidement à l’aide de formes géométriques, arrondies ou carrées.

La rapidité est importante ici pour garder une vue d’ensemble de votre sujet. Les traits seront sûrement à ajuster mais ce n’est pas grave, ils sont justement fait pour ça 😉.

Vérifiez donc une dernière fois les proportions et ajustez-les si besoin avant de continuer.

Pour ça, vous pouvez mesurer à l’aide de votre crayon un élément sur votre modèle (la tête par exemple si vous dessinez un animal), et le comparer au reste du sujet (la longueur du corps par exemple).

Le résultat sera assez rond … nous allons donc entrer dans le détail en marquant les angles caractéristiques.

Il s’agit des endroits où il y a des lignes droites et des angles marqués. Utilisez de simples lignes droites.

Cette étape va nous permettre de commencer à  préciser un peu le dessin 🙂.

Il s’agit toujours de traits de construction, ils doivent donc rester légers et peu marqués.

Avant de passer à la suite, vous pouvez atténuer les traits de construction s’ils sont trop visibles, à l’aide d’une gomme ou d’une gomme mie-de-pain.

Pour finir, appuyez-vous sur les traits de construction pour faire le dessin détaillé en observant bien les contours.

Pour le dessin sur le terrain, comme le temps peut-être une contrainte importante, concentrez-vous avant tout sur les caractéristiques clés, celles qui permettent d’identifier l’espèce ou qui sont caractéristiques de cet individu (tâche dans le plumage d’un oiseau, tâche particulière sur une feuille, etc). Ajoutez éventuellement quelques valeurs à l’aide de hachures et quelques textures.

Vous pouvez aussi compléter par 3-4 notes écrites pour noter des éléments clés pour l’identification et écrire une question sur quelque chose que vous aimeriez connaître sur la forme ou la fonction (Pourquoi les glands des chênes ont un chapeau / quel est leur fonction ? A quel moment apparaissent-ils et quand tombent-ils de l’arbre ? etc).

Pour plus de détails sur cette approche avec des traits de construction, vous pouvez faire un tour sur cet article dans lequel vous trouverez différents dessins pas à pas avec cette méthode 🙂.

Et un petit coquillage ! L’essentiel est de bien noter les proportions et les angles

Conclusion

Dessiner sur le terrain permet d’apprendre à mieux observer, faire de nombreuses découvertes et s’en souvenir.

Comme nous l’avons vu, ce type de dessin repose sur des compétences clés qui demandent à être entraînées.

Cette pratique est très différente du dessin en intérieur, où on a beaucoup de temps devant soi et où on est confortablement installé. On peut donc être très bon en dessin, et se retrouver complètement perdu si on a besoin de capturer rapidement le comportement d’un animal.

Les exercices que l’on a vus tout au long de cet article permettent de travailler ces compétences clés qui sont : la mémoire visuelle, la rapidité, l’observation précise et la représentation finale en se concentrant sur les formes et les proportions.

Comme tout exercices, plus vous les ferez, plus vous progresserez.

Le dessin doit rester un plaisir avant tout, donc ne vous mettez aucune pression 😉.

Je vous invite plutôt à les tester une première fois, puis à les faire de temps en temps, comme un échauffement ou comme une petite routine si vous voyez qu’ils vous parlent et peuvent vous aider.

Pour découvrir comment utiliser le dessin comme un outil pour découvrir la nature, vous pouvez faire un tour sur cet article  sur la pratique du journal nature et accéder au guide en téléchargement libre juste en dessous.

Et pour aller plus loin sur le sujet du dessin et trouver de bons conseils pour démarrer, vous pouvez vous rendre sur cette page 😉.

Si vous avez des questions, partages ou commentaires, rendez-vous dans l’espace commentaires un peu plus bas, j’y répondrai avec plaisir ! 🙂

Bons croquis nature et belles observations ! À très vite !

Ressources

• • (1) Clare Walker Leslie, The Art Of Field Sketching, ed Olympic Marketing Corp, 1984  
  • (2) Betty Edwards, Dessiner grâce au cerveau droit : Une méthode imparable pour s’initier à la pratique du dessin, ed Mardaga, 2014
  • Clare Walker Leslie, Nature Drawing : A Tool For Learning, ed Prentice Hall, 1980