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La nature en septembre cache de belles surprises !

C’est un mois de transition où il se passe beaucoup de choses : les oiseaux commencent à prendre le départ de leurs quartiers d’hiver, certains insectes sont encore bien actifs, les arbres, chênes, châtaigniers, noisetiers, … commencent à former leurs fruits, les champignons sortent le bout de leurs chapeaux, …

Mais le vivant est aussi plus discret qu’en plein printemps ou en été : il faut savoir où et quand regarder pour voir tous ces changements en cours.

C’est ce que nous allons voir dans cet article ! Alors qu’il y a encore de belles journées en ce mois de septembre, nous allons voir quelles observations nature il est possible de faire, où et comment les faire.

Bonne découverte ! 🙂

1. Les oiseaux : migration et murmuration

La migration des oiseaux

Septembre, c’est le mois de la migration pour les oiseaux ! Ils partent pour rejoindre leurs quartiers d’hiver, en prévision des températures plus froides de la fin d’année.

Nous allons le voir, les insectes sont plus discrets en hiver, pour de nombreuses espèces d’oiseaux qui s’en nourrissent, migrer est donc l’assurance de trouver de la nourriture à destination, pour le temps de la saison froide.

Dès fin août pour les Hirondelles de fenêtre, et juillet pour les Hirondelles rustique, c’est le moment de se rassembler pour commencer à partir. Jusque courant septembre, on peut les observer en groupe (sur les fils électriques par exemple), avant qu’elles ne commencent à partir.

C’est donc les derniers moments de l’année où on peut profiter du spectacle de ses magnifiques oiseaux acrobatiques avant le printemps prochain.

Elles partiront en majorité pour l’Afrique subsaharienne et feront entre 5 000 et 7 000 km !

Septembre est aussi le moment d’observer des vols d’oies (qui forment des vols en « V »), qui peuvent être vu jusqu’en décembre.

Elles partent en majorité pour l’Espagne et l’Afrique du Nord et parcourent 1 500 à 3 000 km.

Vol en V d’oiseaux migrateurs

Le vol en V est bien caractéristique des oiseaux migrateurs (Thomas, Pixabay)

Murmuration

Mais qu’est ce que c’est que cette bête là ?

Il s’agit de véritables ballets aériens, des vols coordonnés d’oiseaux qui se comportent un peu comme un banc de poisson, mais dans le ciel.

L’exemple le plus répandu et le plus facile à observer est celui des étourneaux.

Ils se rassemblent en groupes impressionnants, qui forment de véritables nuages qui bouge de manière synchronisée donnant l’impression d’une vague.

Ce phénomène peut être observé dès la fin septembre, aussi bien dans les milieux naturels qu’en ville, à proximité de vergers et de champs par exemple.

Ces ballets ont lieu juste avant que les oiseaux ne se posent dans leurs dortoirs, des lieux où ils vont passer la nuit en groupe (un peu comme nos dortoirs finalement, en version xxl 🙂).

En ville, ce phénomène peut aussi être observé proche de bâtiments ou d’arbres hauts, qui pourront justement leur servir de dortoirs.

Il y a donc une certaine régularité dans le lieux où observer ces ballets : ils auront tendances à revenir aux mêmes endroits plusieurs soirs de suite (même si ça peut varier en fonction des conditions météo, des ressources alimentaires disponibles ou de la présence de prédateurs).

Quand observer ce phénomène ? L’idéal est d’arriver à l’endroit identifié une heure avant le coucher du soleil. En fonction de la date, il faudra donc vérifier cet horaire avant de partir en exploration.

C’est un phénomène assez magique et relativement facile à observer 🙂.

 Pour avoir un bon aperçu de ce que ça donne, vous pouvez faire un tour sur cette vidéo.

Murmuration vol groupe d’étourneaux

Les vols d’étourneaux le soir sont magiques et impressionnants ! (Walter Baxter, Wkimedia)

Les oiseaux d’eau

Enfin, septembre est un bon mois pour observer tout un tas d’oiseaux d’eau. Comme les hirondelles, de nombreuses espèces sont en route pour leurs quartiers d’hiver et font des haltes dans les grandes étendues d’eau.

Rendez-vous aux bords des lacs et étangs, dans les zones humides, réserves naturelles ou même parfois dans les grandes étendues d’eau dans les parcs urbains.

Vous pouvez chercher s’il y a ce type d’étendues proche de chez vous, ou chercher s’il y a des espaces naturels identifiés comme des « espaces naturels sensibles », des réserves naturelles ou un parc naturel régional par exemple.

Le moment idéal pour faire des observations est tôt le matin et en fin de journée. En milieu de journée les oiseaux sont moins actifs et plus discrets.

Et pour les reconnaître, des applications comme Merlin bird ID, Oisapp, ou le guide ornitho (en version application ou guide papier) seront d’une grande aide.

Comme on l’a vu, qui dit oiseaux, dit insectes. Certains sont encore bien actifs en septembre, voyons ça dans la prochaine partie.

Oiseau grèbe huppé

Grèbe huppé en balade sur l’eau (wal_172619_II, Pixabay)

2. Les insectes

En septembre, les températures baissent mais il reste encore de belles observations à faire.

Les fleurs tardives attirent certains insectes qui profitent de la chaleur des journées ensoleillées.

Pour les rencontrer, rendez-vous dans les prairies et friches : vous pourrez y trouver papillons, sauterelles, criquets et coléoptères.

Certaines fleurs tardives attirent aussi de nombreux insectes. C’est le cas du lierre, dont les fleurs sont une ressource précieuse pour de nombreux insectes en cette fin de saison. Les pissenlits sont aussi à surveiller 🙂.

Près de l’eau, ce sont les libellules que l’on peut encore observer à cette période de l’année. Elles peuvent être vues en vol ou posées sur des tiges.

Enfin, les jardins restent un endroit privilégié pour vos observations s’ils abritent des fleurs mellifères  (le lierre entre autres 😉).

Niveau espèces, vous pouvez observer des papillons comme le Vulcain, le Paon-du-jour ou le Citron peuvent être observés, de grandes libellules comme l’Anax empereur ou de petites demoiselles, des criquets et sauterelles (assez bruyants à cette période), des abeilles et bourdons ou encore des coléoptères comme la coccinelle.

Pour approcher ces petites bêtes, préférez la fraîcheur du matin, soyez attentifs pour les repérer assez tôt sans les effrayer (notamment en écoutant les sons pour les criquets et sauterelles), et approchez doucement.

Papillon Citron posé

Ce petit Citron volant peut-être observé assez tard dans l’année (Zeynel Cebec, Wikimedia)

3. Arbres et plantes en transformation

Septembre est un mois de transition : on passe de l’été à l’automne. Des changements progressifs dans les plantes et les arbres peuvent être observés tout au long du mois.

Dans cette partie, vous trouverez quelques idées d’observations à faire.

Fruits et graines

En septembre, c’est le moment de la chute des noisettes, elles sont parfois grignotées par des mammifères comme les écureuils et piquées par des insectes.

Les fruits de chênes et les minis hélicoptères des érables commencent aussi à tomber.

Niveau fruits à chair, on retrouve les mûres bien-sûr, mais aussi les baies d’aubépine, d’églantiers ou de sorbiers.

Avec ces plantes, les haies se couvrent de couleurs rouges et violettes.

Premières couleurs d’automne

La plupart des arbres restent encore verts, mais certains commencent déjà à changer progressivement de couleurs.

C’est le cas des bouleaux et tilleuls, qui jaunissent progressivement des feuilles, des érables, qui peuvent prendre des premières touches orangées ou rouges, mais aussi des chênes, dont le feuillage peut devenir plus mat et plus foncé.

Suivre les changements saisonniers à l’aide de son carnet :

Un carnet est une très bonne manière de suivre les changements progressif de la végétation et l’arrivée de l’automne.

Pensez bien à noter la date et le lieu de votre observation, puis amusez-vous à observer et noter tous ces petits changements progressifs : la chute des fruits, les insectes tardifs, les premiers arbres qui changent de couleurs, …

Vous pouvez même noter précisément comment changent les couleurs des feuilles d’une même espèce à différents moment du mois à l’aide de dessins en couleurs, avec de l’aquarelle ou des crayons de couleurs par exemple.

Pour ça, faites simplement sur une même page le dessin d’une feuille d’une même espèce d’arbre à différents moments du mois en notant bien la date.

Prendre des notes et dessiner est une manière très efficace d’être plus attentifs à tous ces changements progressifs, de s’en souvenir, et de se rendre compte du passage des saisons et des rythmes de la nature.

Qui dit automne qui arrive, dit champignons. Voyons comment observer les premières espèces.

4. Champignons

À la fin de l’été, les pluies sont plus fréquentes. Les conditions deviennent idéales pour les champignons qui montrent alors le bout de leurs chapeaux !

Pas besoin d’être un expert pour apprécier leurs formes variées, leurs couleurs et leur diversité . Au passage, c’est un sujet parfait pour le dessin, à la fois assez accessible, intéressant, et qui fait travailler de nombreuses compétences du dessin nature (formes 3D, textures, couleurs, …).

L’endroit privilégié pour les observer est bien-sûr la forêt : près des troncs, sur les troncs, dans la mousse ou au pied des arbres, tous ces endroits sont intéressants.

Les lisières de forêts et même les jardins sont aussi de bons endroits ou faire de belles observations.

Les dessiner est un super moyen d’apprendre à mieux les connaître et les reconnaître en retenant leur aspect et les critères importants.

La cueillette demande par contre de bien s’y connaître, pour ne pas ramasser d’espèces protégées, et pour ne pas s’empoisonner (ce qui est quand même intéressant 🙂).

Pour les dessiner, il suffit d’une demi-sphère (pour le chapeau) et d’un cylindre (pour le pied), par dessus lesquels vous pourrez ajouter des détails, textures et couleurs. Ce sont de très bons sujets, qui permettent d’obtenir de bons résultats assez rapidement.

Champignon en forêt

Pour renconter des champignon, rien de tel qu’une balade en forêt 🙂 (Jürgen, Pixabay)

Avec les températures plus fraîches, l’humidité un peu plus importante, septembre est aussi le mois de tous les changements pour les paysages, les lumières et les ambiances.

Je vous propose de voir tout ça dans la dernière partie !

5. Lumières et paysages de septembre

Une grande partie des changements que l’on peut observer est due à l’humidité plus importante et aux températures progressivement plus fraîches.

Le matin, dès les premières heures de la journée, la brume peut être plus présente, recouvrant les prairies, vallées et rivières. Les collines peuvent dépasser de ces brumes donnant des ambiances uniques, avec un brin de magie et de mystère, rappelant des ambiances de contes et légendes.

Certains matins, là où j’habite, la brume recouvre la Seine et on ne distingue que la pointe des bateaux qui dépasse et avance dans la brume. Ambiance 🙂

Le soir, le soleil est plus bas qu’en été, ce qui donne des lumières plus chaudes qui transforment les paysages. Les prairies, les forêts, et les champs prennent des tons dorés et cuivrés.

Les ciels de septembre sont aussi assez différents de ceux d’été : il y a plus de nuages, ce qui donne de beaux jeux de lumière tout au long de la journée et au lever et au coucher du soleil.

Les arcs-en-ciels peuvent aussi être plus fréquents. Pour les observer, mettez vous dos au soleil juste après une averse, ou pendant une fine pluie qui laisse passer le soleil.

Les ciels de septembre peuvent être capturés dans votre carnet à l’aide de crayon graphite, de crayons de couleurs, d’aquarelle ou de gouache.

Vous pouvez trouver des conseils pour dessiner les nuages plus facilement dans cet article du blog.

Paysage prairie brume et arbres

Les matins de septembre offrent de belles ambiances (Albrecht Fietz, Pixabay)

Conclusion

Septembre est le mois de tous les changements.

C’est une période de transition entre l’été et ses journées chaudes, sèches et ensoleillées, et l’automne, plus frais et plus humide.

Les oiseaux se regroupent pour partir vers leurs quartiers d’hiver, la végétation change progressivement d’aspect, fruits et champignons apparaissent, la lumière et les ambiances changent …

Observer tous ces changements permet de se rendre compte des rythmes de la nature et de faire de belles découvertes. Un carnet peut être un excellent outil pour ça : il permet d’être attentifs à tous ces changements et de les enregistrer, que ce soit à l’aide de dessins, de mots, ou même de chiffres.

C’est ce que permet la pratique du journal nature ou nature journaling, je vous en parle un peu plus dans cet article 🙂.

J’espère que cet article vous à plu et vous à donné envie d’explorer la nature autour de vous pendant ce mois de septembre. Si vous avez des questions ou partages, rendez-vous dans l’espace commentaires juste un peu plus bas.

J’y répondrai avec plaisir ! 🙂

À très vite !

Ressources

Pour aller plus loin :

  • La migration des oiseaux: Comprendre les voyageurs du ciel, Maxime Zucca, Ed Sud Ouest, 2024
  • Les insectes en bords de chemin, Giraud M, Albouy V, Lasserre F, Berger M, Ed Delachaux, 2019 
  • Le Guide Ornitho, Mullarney K, Svensson L, Zetterström D, Ed Delachaux, 2023
  • La Nature en automne, Collectif, Ed la salamandre, 2013

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