Temps de lecture : 16 minutes

L’actualité n’est pas toujours rose pour la biodiversité. 

Pourtant, il est possible d’agir concrètement de son côté, dans son jardin ou sur son balcon, avec quelques gestes simples.

Mis bout à bout, ces petits gestes peuvent faire une énorme différence.
Saviez vous par exemple que l’ensemble des jardins particuliers en France représentent 4 fois la surface de l’ensemble des réserves naturelles ?

Sans compter l’effet boule de neige de son action : en montrant l’exemple et en parlant de ce que l’on fait chez soi, cela peut donner envie à d’autres personnes de faire la même chose.

Si on parle de dessin, accueillir la biodiversité sur son terrain est aussi l’assurance d’avoir des modèles à portée de crayons à 2 pas de son habitation.

Dans cet article, nous allons donc voir 7 gestes faciles à mettre en place si vous avez un jardin.
En conclusion, nous verrons quelques conseils pour adapter ces gestes si vous avez un balcon ou un rebord de fenêtre.

C’est parti ! 🙂

Les gestes pour accueillir la biodiversité

Avant de démarrer il faut dire que tous les conseils que nous allons voir dans cet article se basent sur les besoins des espèces, notamment en termes de nourriture et d’abris (le gîte et le couvert). 

De nombreux gestes sont favorables à la biodiversité en général. Un jardin avec plus de plantes sauvages sera par exemple bénéfique aux pollinisateurs mais aussi aux oiseaux, aux petits mammifères comme le hérisson, aux grenouilles, …

Bref, votre jardin sera plus vivant ! 😉

1. Des plantes locales favorables à la biodiversité

Les plantes sont le support de vie de nombreuses espèces : oiseaux, insectes, mammifères, …
Elles leur servent d’abris, de nourriture (directement ou indirectement) ou de lieux de reproduction.

L’avantage des plantes locales est qu’elles sont complètement adaptées aux conditions climatiques locales et seront plus bénéfiques pour la biodiversité.

Un autre avantage est que vous serez sûr que cette plante n’est pas une espèce exotique envahissante, qui sont un très gros problème pour la biodiversité : ces espèces ont tendance à s’échapper des jardins et prennent beaucoup de place dans les milieux naturels, au détriment des espèces sauvages locales.

Le Buddléia (ou « arbre à papillon »), la Renouée du Japon ou encore « l’Herbe de la pampa », font partie de ces espèces à absolument éviter dans son jardin.

L’arbre à papillons par exemple, en dehors du fait qu’il a tendance à s’échapper des jardins, attire les papillons mais est très peu nutritif. Les papillons sont en quelque sorte « accros » et ne vont pas sur des plantes qui seraient plus nutritives. Ils dépensent donc beaucoup d’énergie et se fatiguent pour pas grand chose.

Vous pouvez retrouver une liste des plantes exotiques envahissantes à éviter ici.

Vous pouvez très bien mélanger des espèces sauvages locales à des plantes ornementales ou des herbes aromatiques. Dans ce cas, privilégiez des plantes bénéfiques à la biodiversité comme les plantes mellifères.
Vous pouvez retrouver quelques plantes favorables à la biodiversité dans ce document.

Pour trouver des plantes locales, un site de référence est « végétal local« . Il vous permettra de trouver un producteur qui cultive des plantes dont les graines ont été récoltées à proximité.

Un petit mot sur les mélanges de graines (les graines « pour prairie fleuries » par exemple) qui se trouvent en jardinerie.
Les graines de ces mélanges sont en général à éviter. Elles viennent parfois de très loin et ces plantes ne sont pas toujours favorables à la biodiversité.

Une autre solution, qui peut être plus simple et plus sympa, est d’aller récolter vous même quelques graines dans la nature proche de chez vous pour les ressemer dans votre jardin (et ça peut être une idée d’activité sympa à faire en famille 🙂).

Bon, c’est vrai que ce n’est pas toujours évident de trouver un producteur de plantes sauvages locales proche de chez soi ou d’aller récolter les plantes dans la nature.

Avec le prochain conseil, nous allons donc voir une solution plus simple pour un jardin plus fleuri et plus accueillant pour la biodiversité.

Le Lierre : un super ami pour la biodiversité

Le lierre a souvent une mauvaise réputation qu’il ne mérite vraiment pas.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas une plante parasite et sur un arbre en bonne santé il ne posera aucun problème. Il pourra accélérer la mort d’un arbre très mal en point mais il ne sera pas la cause de sa mort.

C’est au contraire une plante magique pour la biodiversité !

Il fleurit assez tardivement (fin août – novembre), et fournit une ressource alimentaire précieuse pour les abeilles et autres pollinisateurs à cette période critique avant l’hiver.

Il produit ensuite des fruits, très nutritifs, de novembre jusqu’au printemps suivant. Ces fruits font le bonheur des oiseaux à cette période de l’année où les fruits sont presque absents et les ressources alimentaires sont rares.
Dernier atout du lierre : il permet à de nombreux animaux de nicher et de se cacher. Les oiseaux bien-sûr mais aussi les micromammifères, les écureuils ou encore les hérissons (s’il est au pied d’une haie par exemple).

Le lierre fait donc partie des meilleurs alliés de la biodiversité au jardin. S’il devient trop envahissant, une petite taille de temps en temps devrait régler le problème.

Lierre

Le lierre : une plante magique pour la biodiversité ! (Alexa Fotos, Pixabay)

2. Des zones de végétation naturelle

Nous l’avons vu, les plantes sauvages sont le support de la vie, au jardin comme ailleurs. 

Elles sont à la base des écosystèmes et fournissent un abri, un lieu de vie et un lieu de reproduction aux insectes, oiseaux, mammifères, …
Les trèfles et les coquelicots sont par exemple essentiels aux mois de mai-juin, période à laquelle il n’y a pas de fleurs dans les champs (le colza fleurissant en avril et le tournesol en juillet-août). Certains insectes dépendent aussi strictement de certaines espèces sauvages comme le lierre avec l’Abeille du lierre ou l’Ortie dans laquelle pondent une dizaine d’espèces de papillons communs.

Un jardin un peu trop tondu peut avoir de l’allure mais ne sera donc clairement pas accueillant pour la biodiversité.
Mais il y a un tout un tas de nuances possibles entre un jardin façon Versailles et une jungle impénétrable.

L’idée est de penser la gestion de son jardin pour laisser juste un peu plus de place au spontané à certains endroits du jardin.

Il y a plein d’approches possibles. On a par exemple le « jardin punk« , qui consiste à laisser pousser les plantes et observer la nature se développer, les pollinisateurs revenir, les oiseaux, etc.

Il est aussi possible de laisser de la place à la nature dans les endroits les moins fréquentés du jardins : les endroits reculés, les bords de haies, … et tondre les espaces de jeux par exemple (comme ici par exemple).

Vous pouvez également choisir de tondre des passages au milieu d’herbes plus ou moins hautes ou choisir de faire des petits îlots de plantes spontanées d’1 ou 2 m².

Jouer sur les hauteurs de tonte, les zones plus ou moins naturelles et fleuries, peut donner un résultat très sympa visuellement.

En général, le principe est que plus l’herbe est tondue court et souvent, moins le jardin sera accueillant pour les espèces animales et végétales. Même pour les endroits tondus fréquemment, rehausser la hauteur de tonte sera donc déjà plus favorable à la biodiversité.

Pour trouver plus de conseils sur ces questions de fréquence et de hauteur de tonte et de l’impact sur l’accueil de la biodiversité au jardin, vous pouvez consulter cet article de la LPO

Pour un jardin plus fleuri naturellement et plus accueillant, l’idée est de laisser le temps aux fleurs d’accomplir leur cycle de végétation complet, donc jusqu’à qu’elles fanent et montent en graine.
En faisant ça, votre jardin sera de plus en plus fleuri naturellement d’années en années.

Vous pouvez aussi tenter le « No Mow May » (qui peut être réalisé n’importe quel mois de l’année 😉).

Le principe ? Garder la tondeuse au garage pendant tout le mois de mai. L’idée est de permettre aux plantes de fleurir à cette période cruciale de l’année où de nombreuses plantes sont au stade de fleur et où les pollinisateurs en ont particulièrement besoin en ces débuts de printemps.

Laisser les plantes sauvages pousser est aussi l’occasion de voir toute une biodiversité apparaître. Une bonne occasion pour observer la nature et la dessiner 😉 (ou pour essayer le « Nature journaling« ).

Et pourquoi ne pas en profiter pour tenter l’aventure des sciences participatives ? Avec ces programmes, vous en apprendrez encore plus sur la nature et participerez à sa connaissance et sa préservation.
Pour en savoir plus, rendez-vous ici.

Pour que la biodiversité ait envie de s’installer chez vous et s’y sente bien nous avons vu qu’il fallait principalement deux choses : le couvert (des zones avec des plantes sauvages, des plantes bénéfiques pour la biodiversité comme les plantes mellifères) et le logement.

Passons donc à ce deuxième point 🙂.

Gestion différenciée d'un jardin avec allée tondue

Les fleurs sauvages, c’est joli et c’est bon pour la biodiversité !

3. Créer des habitats diversifiés

Chaque espèce a des besoins particuliers pour son habitat. Une diversité d’habitats dans son jardin, c’est donc l’assurance d’accueillir une diversité d’espèces !

Voici quelques idées d’habitats que vous pouvez intégrer dans votre jardin :

    • un tas de bois mort (bûches ou branchages coupés),
    • un muret en pierres sèches (avec des pierres non jointées),
    • une mare ou des points d’eau,
    • des zones non tondues,
    • une haie champêtre.

Voyons tout ça un peu plus en détail. 

Haie champêtre

Une haie champêtre est une haie composée de différentes espèces locales, à des hauteurs différentes. Dans ce cas, on privilégie les espèces favorables à la biodiversité.

Pour une haie dense, vous pouvez par exemple vous diriger vers le Troène ou la Charmille.

Les haies peuvent apporter des fruits, des abris et des sites de nidification essentiels pour les espèces animales.

Vous pouvez retrouver ici un guide pour créer une haie champêtre et des conseils pour choisir les espèces.

En fonction de votre région, des guides plus spécifiques et complets peuvent exister pour choisir les espèces à planter (produits par des Agences régionales de la biodiversité, associations, Parcs naturels régionaux, …).
Une petite recherche rapide sur le net devrait vous apporter ces informations.

Quand tailler sa haie pour protéger les oiseaux ?

L’idée est de ne pas perturber la nidification des oiseaux. Tailler sa haie trop tôt risque de perturber les oiseaux et d’entraîner l’échec de la nidification. Les dates les plus sûres (recommandées par la LPO) sont de ne pas tailler sa haie du 16/03 au 31/08. La période du 16/03 au 15/08 revient également souvent dans les recommandations.

Le bois mort

Restons dans les arbres avec l’importance du bois mort.
Un tas de bûches sur un lit de feuilles ou d’herbes ou un tas de branchages (déchets de coupe) dans un coin semi ombragé est favorable à de nombreuses espèces !

Il leur servira de lieu de vie ou de source de nourriture. Directement ou indirectement, il servira aux insectes (de nombreux insectes associés au bois mort sont menacés), aux oiseaux, aux petits mammifères comme le hérisson, …

Les pierres

Un simple tas de grosses pierres, avec un peu de sable, dans un endroit ensoleillé, sera utile pour de nombreuses espèces comme abri et lieu de vie.

Si vous avez la chance d’avoir un muret en pierres sèches (pierres non jointives), conservez-le. Il fera le bonheur des lézards et de nombreuses autres espèces.

Après cette partie sur les habitats naturels, continuons dans la catégorie « logement » avec les nichoirs et abris 🙂.

Haie champêtre

Une haie avec différentes espèces mélangées comblera les oiseaux
et autres petits animaux (Markus Hassler, Wikimédia)

4. Installer des nichoirs et des abris

Pour les oiseaux

Chaque oiseau a ses préférences pour son nichoir. Il pourra être ouvert, semi-ouvert ou fermé, et avoir un « trou d’envol » d’un diamètre différent en fonction de l’espèce.

La première chose à faire est donc de choisir pour quelle espèce vous souhaitez proposer un petit nid douillet. Pour ça, observez d’abord les oiseaux qui fréquentent votre jardin.

Un qui fonctionne très bien est le nichoir pour mésanges qu’elles vont facilement occuper (d’autres peuvent très bien marcher aussi 🙂).

Préférez les nichoirs durables, en « béton de bois » par exemple. Ils ne s’abîmeront pas avec le temps et pourront être utilisés de nombreuses années.

Pour l’installation, choisissez une exposition mi-ombre, mi-soleil, une orientation sud-est (pour éviter les vents dominants) et penchez-le un peu en avant pour éviter que la pluie ne rentre dedans.

Il faudra aussi faire attention à ce qu’il ne soit pas accessible aux chats. Une hauteur d’environ 2m20 devrait décourager nos amis à poils.

Vous pouvez l’installer à partir de janvier, période à laquelle les oiseaux commencent à prospecter.
Enfin, un nichoir n’est pas forcément occupé dès la première année. Attendez donc 2-3 ans avant de le changer de place si aucun oiseau ne vient s’y installer.

Nichoir pour oiseaux

A chacun sa maison 🙂 (Manfred Richter, Pixabay)

Pour les insectes

Les hôtels à insectes marchent fort ces derniers temps. Quelques précautions sont quand même à prendre pour qu’ils soient vraiment favorables à la biodiversité.

Ces hôtels constituent le « gîte » des insectes. Pour qu’ils soient occupés et qu’ils soient réellement bénéfiques aux insectes, il va donc falloir leur proposer une formule complète avec le couvert compris.

Un hôtel à insectes est donc la dernière étape. Avant ça, il va falloir que votre jardin dispose de fleurs mellifères et autres plantes sauvages et de zones un peu plus naturelles comme nous avons vu plus haut.

Au niveau des hôtels eux-mêmes, un souci est qu’ils concentrent de nombreuses espèces très différentes (pollinisateurs et prédateurs) sur une zone très réduite, ce qui n’arrive jamais dans un milieu naturel.
De nombreux spécialistes commencent donc à les critiquer à cause de ça.
Une solution est donc de préférer de petits gîtes autonomes.

On retrouve par exemple les bûches percées, les fagots de tiges creuses, les abris à perce-oreille, les abris à bourdons, …
Vous pouvez retrouver de nombreuses ressources sur internet avec des tutos pour construire ces abris.
Voici un exemple avec cette vidéo.

Niveau installation, l’endroit idéal est au soleil et à proximité d’une source de nourriture (un massif de fleurs mellifères pour les abris à pollinisateurs par exemple).

Buches percées hôtel à insectes pour abeilles solitaires

Une bûche transformée en gruyère fera le bonheur des abeilles solitaires (Pixabay)

Gîte à perce-oreille

Les perce-oreilles aiment la paille … et les pucerons (Couleur, Pixabay)

Autres abris

De nombreux autres types d’abris peuvent être proposés.
Le principe reste le même : pensez tout d’abord à ce que votre jardin soit accueillant pour les espèces que vous souhaitez héberger dans votre jardin.

Si vous aimez bricoler, vous pourrez trouver des tutos pour construire vous même ces abris.

Autrement certaines boutiques vous proposent de les acheter déjà construits comme la boutique de la LPO.

Voici quelques tutos pour construire soi-même différents abris :

Abri à hérisson

Le logement à l’air de convenir (Ralphs Fotos, Pixabay

Gîte à chauve-souris

Les chauves-souris aussi ont le droit à leur abri (Deedster, Pixabay)

Nourrir les oiseaux, quand et comment ?

Nourrir les oiseaux peut-être une bonne idée mais quelques précautions sont à prendre pour que ce soit vraiment bénéfique aux oiseaux.

La seule période où nourrir les oiseaux peut être intéressant est en hiver

Par temps froid, les oiseaux ont besoin de plus d’énergie et la nourriture est parfois moins accessible (quand il gèle par exemple). A priori, ça ne reste pas indispensable mais ça ne fait pas de mal non plus 🙂.

Par contre, il ne faut pas les nourrir une fois le printemps arrivé.

Cela peut entraîner une dépendance et favoriser la transmission de maladies à cause des regroupements importants d’oiseaux au même endroit.

Au niveau de la nourriture, l’idéal est de privilégier les mélanges de graines et de choisir ceux qui contiennent des insectes. Vous pouvez aussi apporter quelques fruits (des fruits récoltés à la bonne saison puis congelés si vous avez un arbre fruitier chez vous par exemple) de temps en temps.

Une fois que l’on a commencé à nourrir les oiseaux, c’est très important de continuer jusqu’au retour de températures positives la nuit. Les oiseaux s’habituent à venir à la mangeoire et attendront si la mangeoire est vide. 

Ça leur fera donc perdre beaucoup de temps, ce qui est critique par temps froid où ils perdent vite de l’énergie.

On le néglige souvent, mais l’eau est aussi indispensable que la nourriture. Par temps froid, elle est également peu accessible et par temps très chaud elle est très importante aussi. Un petit récipient avec de l’eau changé régulièrement sera donc très utile.

5. Éviter les pesticides et herbicides

Les pesticides sont conçus pour tuer les organismes vivants et sont un gros problème pour la biodiversité.

Ils font très bien leur travail et sont parfois peu sélectifs. Ils auront tendance à ne pas tuer seulement l’espèce ciblée. 

Le risque est qu’ils tuent une espèce qui aurait pu réguler celle que l’on souhaite éliminer. Dans ce cas, une invasion de pucerons ou d’autres petites bêtes embêtantes sera beaucoup plus rapide, rendant à nouveau l’utilisation de pesticides plus nécessaire, …

Certains peuvent aussi être consommés par d’autres espèces non ciblées. Les granulés anti-limaces risquent par exemple d’être consommés par les oiseaux et les hérissons, …

Ces espèces peuvent être aussi empoisonnées indirectement en consommant des insectes eux-mêmes empoisonnés.

Les conseils que nous avons vu jusqu’ici rendront votre jardin plus accueillant pour les prédateurs d’espèces qui posent des problèmes au jardin. Coccinelles, carabes, oiseaux, hérissons, … y viendront naturellement.

Des astuces spécifiques permettent aussi d’éviter les dégâts, comme mettre une bouteille en plastique autour de jeunes plants pour les protéger des limaces (ce qui permet aussi de faire une mini serre).

Pour cohabiter sereinement avec cette biodiversité qui en veut parfois à nos plantations, vous pouvez retrouver des conseils pratiques sur le site de la LPO.

Les pesticides sont aussi un gros problème pour les organismes qui dépendent des milieux humides. Ces milieux sont riches en vie et sont un vrai atout au jardin.
C’est ce que nous allons voir tout de suite avec le prochain geste.

Bouteille anti-limace

Petite mesure anti-limace
efficace et garantie bio

6. Créer une mare ou un point d’eau

Une mare ou un point d’eau servira à de nombreuses espèces pour boire, se nourrir, se reproduire ou y vivre : libellules, grenouilles, oiseaux, hérissons, chauves-souris, …

Vous pouvez partir sur l’option mare ou sur de simples points d’eau.

Pour la mare, vous pouvez trouver plus d’informations pratiques dans cet article du Conservatoire d’espaces naturels de l’Allier et dans cette vidéo humoristique et informative façon Seigneur des anneaux.

Des pentes douces, une bonne étanchéité, pas de poissons et des plantes locales ou une colonisation spontanée sont quelques points à avoir en tête.

Si vous choisissez l’option point d’eau, vous pouvez utiliser une simple assiette creuse et mettre quelques cailloux au fond pour éviter que les insectes qui viennent y boire ne se noient.

Et les moustiques ?
Pour une mare naturelle (sans poissons, prédateurs d’à peu près tout ce qui vit dans une mare), pas d’inquiétude, ils auront de nombreux prédateurs les empêchant de proliférer. Larves de tritons, de libellules, de dytiques dans l’eau, puis grenouilles et chauves-souris une fois adultes.

Pour un petit point d’eau il faudra par contre changer l’eau régulièrement pour éviter ce problème.

Passons à la dernière action de cet article : laisser passer les animaux.

Mare naturelle

Une mare est riche en vie !

Abreuvoir à oiseaux et insectes

Pause boisson (Annette Meyer, Pixabay)

7. Laisser passer les animaux

Tous les animaux ont besoin de se déplacer pour réaliser les étapes essentielles de leur vie (le « cycle de vie », c’est-à-dire se nourrir, se reposer, se reproduire).

Si on prend l’exemple du hérisson, il parcourt jusqu’à 8 km par nuit (plus souvent entre 0,5 et 3 km) et a un domaine vital qui couvre entre 1,8 et 2,5 hectares (et 50 hectares pour les mâles). Il est donc essentiel pour lui de pouvoir passer d’un jardin à un autre.

Attention donc aux murs et aux clôtures.

Dans un grillage, vous pouvez par exemple faire des ouvertures de 20 cm par 20 cm tous les 10 mètres. Pour un côté un peu plus sympa, vous pouvez les décorer avec des « passages à hérisson ».

Décoration passage à hérisson

Passage spécial hérisson (JNE)

Action bonus : sensibiliser son entourage

Agir pour la biodiversité dans son jardin, c’est aussi la possibilité d’avoir un effet boule de neige.

Montrer ce que vous avez mis en place, en parler et dire les effets concrets que ça a eu sera plus efficace que tous les discours pour convaincre votre entourage d’agir également de leur côté pour la biodiversité.

N’hésitez donc pas à faire visiter votre jardin à vos amis et à votre famille (voir à un public plus large à l’occasion de la « fête de la nature » par exemple).

Un cas concret : le hérisson

Le hérisson, petit animal tout mignon, illustre bien ce que nous avons vu dans cet article.
Les tendances pour cette espèce ne sont pas très bonnes pour de nombreuses raisons mais il profite de tous ces petits gestes que nous avons vu.

Des zones plus naturelles lui permettront de se cacher, de dormir, d’hiberner et de se nourrir : un tas de bois, un amas de feuilles, des zones d’herbes plus hautes, … Si vous lui aménagez un petit nid douillet il ne dira pas non non plus 🙂.

Il est particulièrement sensible aux pesticides (dont les granulés anti-limaces) et bénéficiera comme de nombreuses espèces d’un point d’eau ou d’une mare.

C’est aussi un baroudeur qui a besoin de pouvoir passer d’un jardin à un autre (même s’il dort dans votre jardin), son domaine vital étant assez grand.

Vous pouvez trouver plus de conseils pour accueillir le hérisson au jardin dans cet article assez complet de la LPO.

Conclusion

Nous voilà à la fin de cet article dans lequel nous avons vu 7 actions que vous pouvez mettre en place pour accueillir la biodiversité dans votre jardin.

L’idée n’est pas d’être parfait, mettre en place n’importe lequel de ces gestes sera déjà très bénéfique pour les espèces vivantes.

Si nous reprenons, voici ce que nous avons vu :

1. Utiliser des plantes locales favorables à la biodiversité.

2. Laisser de la place aux spontané avec des zones plus naturelles, moins tondues.

3. Créer des habitats diversifiés : zones moins tondues, bois mort, pierres, mare, haie champêtre, …

4. Installer des nichoirs et des abris pour la faune (oiseaux, chauves-souris, hérissons, insectes, …)

5. Éviter les pesticides et herbicides, souvent non sélectifs et toxiques pour de nombreuses espèces.

6. Créer une mare ou un point d’eau : un lieu bénéfique à énormément d’espèces.

7. Laisser passer les animaux dans nos jardins : ce qui est essentiel pour eux pour accomplir leur cycle de vie.
  • Et en bonus : sensibiliser son entourage en parlant et en montrant ce que vous faîtes

Ce n’est pas toujours facile de cohabiter avec les espèces animales, certaines sont parfois embêtantes.
Pour trouver quelques conseils supplémentaires sur ce point, vous pouvez aller faire un tour sur le site de la LPO ici.

Il y a de nombreux conseils pratiques en fonction des espèces (limaces, taupes, renards, …).

Vous pouvez également trouver quelques actions supplémentaires dans cet article de l’Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (sur la pollution lumineuse, les cavités dangereuses, etc).

Si vous n’avez pas de jardin mais que vous avez un balcon ou un rebord de fenêtre, vous pouvez très bien adapter les gestes que nous venons de voir.

Les principes restent les mêmes et toute action en plus sera bénéfique pour la biodiversité 🙂.

Vous pouvez par exemple mettre des plantes mellifères en pot ou en jardinière, disposer des nichoirs ou des abris à insectes (une petite bûche percée par exemple), mettre un abreuvoir pour les oiseaux et les insectes, planter du lierre en pot et le faire grimper sur un support, nourrir les oiseaux en hiver …

J’espère que cet article vous à plu et vous a donné des idées concrètes pour agir pour la biodiversité de votre côté et avoir un jardin ou un balcon plus vivant.

Quelle action auriez-vous envie de tester chez vous ?
Est-ce que vous en avez déjà mis certaines en place, celles-ci ou d’autres ?

Je serais très intéressé par avoir vos retours et partages dans la section commentaires ! 🙂

Bonnes observations nature,
A très vite,

Ressources

Pour aller plus loin 

  • Playlist de vidéos courtes avec des actions pour la biodiversité : Capsules biodiv’ – Marie Wild
  • Agir pour la biodiversité au jardin : La minute nature
  • Fiches pour cohabiter avec la biodiversité : LPO
  • Conseils pour accueillir la biodiversité au jardin : Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire
  • Accueillir le Hérisson dans son jardin : LPO

Références de l’article

Liste d’espèces exotiques envahissantes – Centre de ressources espèces exotiques envahissantes
https://especes-exotiques-envahissantes.fr/base-documentaire/liste-despeces/ 

Liste de plantes attractives pour les abeilles – Plantes nectarifères et pollinifères à semer et à planter – Ministère de l’Agriculture et de l’alimentation, juin 2017

– Tonte et végétation – LPO Auvergne-Rhône-Alpes.
https://auvergne-rhone-alpes.lpo.fr/s-engager/en-tant-que-citoyen/pour-aller-plus-loin/tonte-et-vegetation/
 

 Vigie-Nature – Vigie-Nature (Museum National d’Histoire Naturelle)
https://www.vigienature.fr

Des haies pour la biodiversitéArthropologia, juillet 2021

 Haie champêtre au jardin : rôles, faune, plantation et entretien – LPO

La haie champêtre et la loi – LPO
https://www.lpo.fr/la-lpo-en-actions/mobilisation-citoyenne/refuges-lpo/fiches-conseils-refuges/la-haie-champetre-et-la-loi 

 Installer un muret de pierres sèches – Les Jardins de Noé. http://www.jardinsdenoe.org/installer-un-muret-de-pierres-seches/ 

 Tuto Hôtel à insectes – Ophélie – Ta Mère Nature, 2020
https://www.youtube.com/watch?v=y5z3Qr2RRjA
 

 Creuser, entretenir une mare – Conservatoire d’espaces naturels de l’Allier
https://cen-allier.org/decouvrir-et-agir-avec-le-cen/agir-autour-de-chez-soi/vous-souhaitez-creer-une-mare/
 

 Le Seigneur Des Anoures (La Communauté de La Mare) – LPO Auvergne Rhône-Alpes, 2022
https://www.youtube.com/watch?v=WQcTIFfZtLs 

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