Le dessin permet d’apprendre à connaître les fleurs sauvages, mieux les observer et s’émerveiller toujours un peu plus.

C’est une vrai ouverture vers un monde incroyable de diversité est de beauté.

Mais voilà, certaines fleurs peuvent donner un peu de fil à retordre quand on cherche à les dessiner.

Pour les autres vous pouvez retrouver des conseils pratiques ici, mais pour celles dont je voudrais vous parler aujourd’hui, c’est un peu plus compliqué.

Je veux parler des fleurs (ou plutôt des inflorescences) composées de pleins de petites fleurs minuscules.

Les dessiner peut vite devenir un vrai casse-tête.

Il s’agit des pissenlits, menthe des champs, et plus largement des plantes de la famille des Ombellifères (Carotte sauvage, Cerfeuil des bois, Berce, …).

Dans cet article, nous allons donc voir des astuces pour réussir à dessiner ces fleurs bien plus facilement et rapidement, tout en restant précis.

C’est parti !

Dessiner les inflorescences composées de fleurs minuscules : principe général

Déjà, je vous rassure, nous n’allons pas dessiner chaque fleur individuellement une par une 🙂.

Ça prendrait une éternité, ce serait très difficile et le dessin risquerait d’être surchargé et difficilement compréhensible.

Un point central ici et de voir que quand l’on observe une fleur composée, ou même un arbre ou un paysage, une des choses qui participe à donner une impression de profondeur est que les éléments les plus proches apparaissent nettement, avec beaucoup de détails, alors que les éléments qui sont plus loins sont moins sont détaillés.

Mettre des détails partout sur votre dessin rapprocherait visuellement l’ensemble des éléments en les mettant tous au premier plan. Le dessin aurait alors l’air plat comme une crêpe …

L’idée pour l’ensemble des dessins que nous allons voir, sera donc de dessiner les éléments les plus proches de manière détaillée, et de ne pas dessiner de détails pour les éléments plus éloignés (les fleurs seront suggérées uniquement).

Voyons comment faire concrètement avec 3 exemples : le Pissenlit, la Carotte sauvage, et la Menthe des champs.

Fleur n°1 : Dessiner le pissenlit

Le pissenlit peut représenter un vrai défi à dessiner ! (Markus Koch, Pixabay)

Petite info botanique pour briller en société : le pissenlit est une inflorescence et non une fleur.

C’est à dire qu’un pissenlit est en fait un ensemble de fleurs groupées ensembles sur une même base.

Chaque « pétale » n’est en fait pas un pétale mais c’est en fait une fleur.

Si vous avez un doute, vous pouvez vous rapprocher d’un pissenlit pour observer comment sont placées ses étamines et pistils (oui je sais, c’est un peu indiscret).

C’est la même chose pour les pâquerettes, marguerites ou tournesols : ces « fleurs » sont en fait constituées de plein de petites fleurs, regroupées en ce qu’on appelle un « capitule » en jargon botanique.

Elles appartiennent à la même famille botanique : les Asteracées.

Après cette petite parenthèse, voyons tout de suite comment dessiner un pissenlit plus facilement.

Dessin pas à pas

Et un pissenlit en 6 étapes 🙂

• 1. Commencez par faire la forme générale à l’aide de traits de construction. Il s’agit de très légers, faciles à corriger, qui permettent d’indiquer la forme extérieure du pissenlit formée par l’ensemble de ses pétales.
  

• 2. Placez ensuite le centre du pissenlit.

• 3. Un pissenlit, c’est un peu une boule : les « pétales » du milieu partent du centre et sont orientés vers le haut, ceux sur les côtés partent (aussi) du centre mais sont orientés à l’horizontale. Ce détail est important pour savoir comment les représenter. Plus les pétales pointent vers le haut, plus ils apparaissent raccourcis, plus ils sont à l’horizontale, plus ils apparaissent allongés.

• 4. En traits de construction, indiquez l’emplacement et la taille des pétales de la partie inférieure du pissenlit (celle qui est la plus proche de vous) à l’aide de simples traits légers, en commençant par le centre et en allant progressivement vers l’extérieur.

• 5. Dessinez ensuite les pétales en commençant par ceux au centre : ils cachent en partie les pétales situés plus à l’extérieur donc cela vous facilitera énormément le travail de commencer par ceux du centre.

• 6. Suggérez les pétales qui forment les contours externes supérieurs du pissenlit en ne dessinant que leur extrémité.

• 7. Enfin, ajoutez quelques pistils et le tour est joué !

Vous pouvez uniformiser le tout en ajoutant du jaune partout (plus pâle pour la partie la plus éloignée).

Foncez un peu les parties les plus proches en ajoutant une seconde couche d’aquarelle (en laissant bien sécher la première) ou de crayon de couleurs, légèrement plus orangée, en vous référant à votre modèle. Ajoutez une tige, et c’est fini !
Vous avez un beau pissenlit 🙂.

Avec la fleur suivante, nous attaquons une autre difficulté : elle est blanche est est composée de fleurs toutes petites, regroupées en différentes boules collées les unes aux autres … Voyons comment s’y prendre.

Fleur n°2 : Dessiner la Carotte sauvage et ses copines

Les plantes de la famille de la Carotte sauvage formes de vraies pistes d’atterissage pour les insectes

Dessin pas à pas

6 étapes pour une carotte

• 1. La première chose à faire est de tracer la forme globale de l’inflorescence à l’aide de traits de construction.

• 2. Les ombellifères sont formées de fleurs regroupées en paquets, et ces paquets sont regroupés pour former la grosse « fleur » blanche que l’on peut observer. Observez et identifiez donc ces paquets et dessinez-les à l’aide de traits de construction. Précisez le bord supérieur de l’inflorescence à l’aide de simples traits droits. 

• 3. À l’aide d’un trait irrégulier, tracez ensuite les bords extérieurs supérieurs de la fleur dans leur ensemble, puis ceux des paquets de fleurs situés à l’avant.

• 4. Ajoutez quelques fleurs entièrement dessinées à l’avant uniquement,

• 5. Enfin, ajoutez quelques bords à l’intérieur de l’inflorescence, toujours à l’aide de traits irréguliers,

• 6. Il ne reste plus qu’à ajouter les tiges et de la couleur.

De la couleur ? Alors que l’on dessine une fleur blanche ? Et oui, en fait, il s’agit plutôt de placer quelques ombres localisées pour donner un peu de volume.

Pour comprendre comment les placer vous pouvez observer un arbre, qui est un peu organisé de la même manière (le feuillage est constitué de groupes de feuilles réunis en « boules »).

Si tout va bien la lumière arrive par le haut (sinon c’est un peu bizarre), la partie la plus éclairée et la plus claire se situe donc en haut de chaque boule. Le bas est lui plus sombre.

Chaque boule, de manière individuelle, a donc des parties sombres en bas, et des parties claires en haut.

Pour notre carotte, nous allons donc placer une ombre plus sombre à la base de chaque boule identifiée, une ombre plus claire au milieu, et pas d’ombre du tout au sommet.

A l’aquarelle, vous pouvez utiliser un gris-violet très dilué. Posez d’abord toutes les ombres les plus foncées, puis, sans reprendre de peinture, posez les ombres plus claires.

Cette approche fonctionne bien avec un pinceau à réservoir d’eau : une fois les premières ombres posées, vous aurez moins de pigment sur votre pinceau et les ombres suivantes seront plus claires.

Au crayon graphite, jouez sur la pression sur le crayon et sur l’espacement des hachures.

Attention, on représente une fleur blanche, allez-y donc doucement avec les ombres pour ne pas vous retrouver avec une fleur complètement grise.

Pour finir en douceur, voyons comment dessiner facilement la Menthe des champs. Vous verrez, l’approche est un peu plus simple 🙂.

Fleur n°3 : Dessiner la Menthe

Deux petites boules de menthe

Ici, je vous propose une manière simplifiée de dessiner cette plante, pour pouvoir la représenter rapidement et facilement.

Cette approche fonctionne très bien sur le terrain par exemple.

Dessin pas à pas

Quelques coups de crayons peuvent suffire à capturer l’essentil de la structure de ces fleurs

• 1. Pour commencer, et pour ne pas changer (…une équipe qui gagne, tout ça tout ça 🙂), commencez par dessiner la forme globale, c’est-à-dire la boule formée par le groupe de fleurs, en trait de construction,

• 2. Dessinez ensuite de manière nette quelques fleurs qui sont tout devant,

• 3. Ajoutez la tige, qui passe par le centre, puis dessinez ensuite les contours externes avec quelques traits,

• 4. Ajoutez quelques pétales par-ci par-là à l’intérieur de la boule, moins voir pas du tout du côté le plus éloigné,

• 5. Ajoutez de la couleur sur la tige, à l’aquarelle ou au crayons de couleurs,

• 6. Passez un coup d’aquarelle rose-mauve ou de crayon de couleurs sur l’ensemble … … et c’est fini !

Conclusion

Dessiner les plantes à fleurs est un formidable moyen d’en apprendre plus sur elles et de s’émerveiller toujours un peu plus.

Comme nous l’avons vu, certaines peuvent pourtant paraître un peu compliquées à dessiner, et, si on les rencontre en chemin, on peut renoncer à se lancer dans un dessin qui risquerait d’être un peu accrobatique.

Les 3 exemples que nous avons vu devraient vous permettre de transposer ces conseils à d’autres plantes du même type, et de ne plus mettre de côté ces fleurs, tout aussi intéressantes que leurs copines solitaires, qui peuvent paraître plus faciles à croquer.

Si on reprend ce que nous avons vu, l’essentiel est donc de :

• Utiliser des traits de construction pour la forme globale,

• Dessiner de l’avant vers l’arrière, en commençant par représenter tous les éléments au premier plan, puis passer à ceux au deuxième plan, puis à ceux au 3ème plan, etc.

• Indiquer plus de détails pour les fleurs à l’avant, en en faisant précisément quelques-unes, et en suggérant les autres,

• S’amuser et se faire plaisir en explorant ce monde passionnant (oui, quand même 😉).

J’espère que cet article vous à donné toutes les clefs pour des dessins de plantes plus faciles et rapides !

Si vous avez des questions, remarques ou partages, rendez-vous dans l’espace commentaires juste en dessous.

Et pour aller un peu plus loin sur le dessin de plante, vous pouvez accéder à une mini-formation vidéo gratuite un peu plus bas 🙂.

Bons dessins, belles découvertes, et à très vite !

Ressources

– Laws, J. M. The Laws Guide to Nature Drawing and Journaling; Heyday Books: Berkeley, California, 2016.